Que reste-t-il de l’écologie politique ?

L’élimination de Cécile Duflot dès le premier tour de la primaire des écologistes est le symbole d’un mouvement qui se cherche et n’en finit plus de ne pas se trouver. Non que j’aie une sympathie particulière pour l’ancienne dirigeante du parti Europe-écologie-les-verts. Au-delà de ses idées, elle est desservie par une expression peu agréable à l’oreille et son parcours personnel peine à convaincre de sa sincérité. Elle partait cependant en position de favorite et la seule question que se posait la presse, c’était l’identité de l’autre finaliste pour le 2e tour le 4 novembre.

Des quatre candidats déclarés, elle était la plus connue du grand public, après que les ténors du mouvement se soient désistés les uns après les autres. Daniel Cohn-Bendit semble avoir décidé de se consacrer au commentaire footballistique et le chouchou du public, Nicolas Hulot, n’a pas souhaité prendre le risque d’une nouvelle rebuffade des militants. Jusqu’à Noël Mamère, qui, à ce jour, a réalisé le meilleur score d’un écologiste aux élections présidentielles avec 5,25 % des suffrages en 2002, et qui a annoncé qu’il ne voterait même pas pour désigner le candidat de sa famille politique. Une famille très divisée avec la scission des contestataires qui ont choisi l’alliance avec le gouvernement, contre l’avis de la majorité. Une famille très amoindrie numériquement aussi avec une baisse de 60 % du nombre de ses adhérents. Ils n’étaient plus que 7 000 inscrits sur les listes électorales en compagnie de 10 000 sympathisants, contre 34 000 il y a 5 ans.

 La question qui se pose plus que jamais, c’est l’intérêt de mener campagne pour les présidentielles, quand on sait par avance qu’on ne sera pas au second tour comme le reconnait le nouveau favori écologiste, Yannick Jadot, et que l’on ne réalisera même pas un score permettant de négocier son soutien à un candidat de gauche dont la présence devient de plus en plus hypothétique. S’il est vrai que la campagne peut être une formidable caisse de résonance pour populariser des idées nouvelles, encore faut-il qu’elles existent et que leurs porte-voix soient attractifs. Le flambeau de l’écologie serait actuellement repris par un Pierre Rabhi, dont l’autre finaliste, Michèle Rivasi, se réclame, avec ses réseaux Colibri qui compteraient 250 000 membres, mais qui a fait le choix de se démarquer des partis, y compris écologistes. C’est l’éternel débat depuis que René Dumont s’est présenté aux élections présidentielles de 1974 sous l’étiquette écologiste. Ce geste fondateur a permis la popularisation des thèses écologistes, mais les structures politiques qui lui ont succédé n’ont cessé de se déchirer et de se diviser sous la pression des ambitions politiques individuelles. Nous sommes peut-être arrivés à la fin d’un cycle.

Commentaires  

#1 jacotte 86 20-10-2016 12:35
ces problématiques prouvent peut-être que l'écologie ne peut constituer un parti mais plutôt doit s'inscrire de fait dans toute démarche politique et se généraliser dans des comportements citoyens ordinaires...
au passage je rends un nouvel hommage à Pierre Rabhi qui a beaucoup à nous apprendre!!!
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