L’erreur est humaine

Mais il faut éviter de donner au diable l’impression que l’on pourrait avoir de la compréhension pour ses œuvres funestes. Depuis l’origine de la guerre d’invasion de l’Ukraine par son puissant voisin russe, le président de la République française a tenté de se poser en intermédiaire, faiseur de paix entre les protagonistes, n’hésitant pas à payer de sa personne. Il a toujours affirmé que si Poutine l’appelait au téléphone, il prendrait la communication. Ce faisant, il s’est retrouvé, et nous avec lui, dans une position qui pourrait être interprétée comme une forme de reconnaissance du bien-fondé de l’agression, ce que la propagande russe n’a pas manqué de souligner.

Récemment, Emmanuel Macron a changé de position en se posant en chef de file de la résistance à l’agresseur, ne s’interdisant aucune forme d’intervention, et traçant des lignes rouges que l’adversaire n’a aucune intention de respecter. L’attentat djihadiste qui a touché la Russie en causant 144 morts et de nombreux blessés lui a semble-t-il paru une opportunité de renouer le dialogue rompu entre la France et la Russie. À la faveur d’un échange contre le terrorisme sous toutes ses formes, il pouvait y avoir un terrain d’entente. C’était mal connaître le pouvoir russe. La communication a eu lieu entre Sébastien Lecornu, ministre français de la Défense, et Sergueï Choïgou, son homologue russe, mais les deux parties en ont fait des récits différents et contradictoires. Si le pouvoir russe a dû concéder du bout des lèvres l’appartenance des assaillants à la mouvance islamique, c’est pour accuser immédiatement l’Ukraine d’avoir commandité l’attentat, et presque dans la foulée rappeler que les « nazis » de Kiev ne faisaient rien sans l’aval des Occidentaux, notamment la France, devenue persona non grata.

Force est de constater que Vladimir Poutine se comporte avec nous comme un grand Satan, ce qui justifie pleinement que l’on ne dîne à sa table qu’avec une cuillère à très longue queue, et encore vaudrait-il mieux s’en abstenir dans l’immédiat. De même, comme le chantent les Rolling Stones, toute forme de « sympathie » avec lui serait elle-même diabolique, et serait une grave erreur. Malheureusement, des erreurs, ces « amateurs » qui nous gouvernent n’en sont pas avares. J’en veux pour preuve la performance de la sériale gaffeuse supposée porter la parole du gouvernement, incapable de tenir ses fiches à jour et qui a annoncé une tentative d’attentat pendant le week-end de Pâques, qui remontait en réalité au début du mois de mars. C’est à peine si Prisca Thevenot s’est excusée de cette confusion, qui alimente l’impression désastreuse d’une incompétence qui le dispute à la mauvaise foi. Puisque Gabriel Attal se sent capable de remplacer tous les ministres au pied levé, il peut cumuler aussi le poste de porte-parole du gouvernement. Les salaires économisés de tous ces ministres contribueraient ainsi à boucher le trou creusé par leurs titulaires actuels.