L’épineux problème des sortants

Dix ans après les attentats du 13 novembre, c’était hier l’occasion de se remémorer un passé à la fois proche et lointain, et de s’interroger sur le degré actuel de menace terroriste, sachant que la plupart des radicalisés sortent ou sortiront de prison dans les années qui viennent après avoir purgé leur peine, à l’exception notable du seul terroriste membre du commando ayant survécu aux évènements, Salah Abdeslam, condamné à la perpétuité « réelle », c’est-à-dire assortie d’une peine de sureté incompressible. Une des missions de l’incarcération étant d’éviter autant que faire se peut la récidive, on peut s’interroger sur les tentatives de déradicalisation des personnes en question.

Paradoxes

« L’Assemblée nationale a adopté ! » C’est par cette formule, prononcée par sa présidente comme c’est l’usage, que les députés ont acté la fin provisoire d’un vrai suspense concernant la suspension de la réforme des retraites. C’était une condition posée par les socialistes pour ne pas censurer le gouvernement, et les positions des formations politiques n’ont pas été nécessairement celles qui étaient attendues. Il aura fallu que le vote positif du Rassemblement national se joigne à celui des socialistes et des écologistes, et également l’abstention des élus Renaissance et du Modem, pour rassembler une majorité de circonstances. Pendant ce temps, les Insoumis étaient associés à la droite « classique » pour rejeter le texte, pas assez radical à leur goût.

Coup de Menton

Peut-être en raison de sa petite taille, le père de Louis Sarkozy, lorsqu’il était au cœur de la vie politique, avait l’habitude de se redresser au maximum pour souligner ses propos par des coups de menton, mettant son attitude physique au service de ses déclarations les plus martiales. On sait que l’ancien chef de l’état a mal vécu son incarcération de 20 jours, pendant lesquels il a eu tout loisir de méditer sur la dureté de la condition pénitentiaire, dont il minimisait probablement les effets, qui ne se résument pas à une « simple » privation de liberté, ce qui est déjà beaucoup, même s’il a été soumis à un régime dérogatoire de protection rapprochée.

La lettre secrète

Il s’agit de la missive que Bruno Lemaire, alors ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement de Gabriel Attal, a adressée secrètement au président de la République le 6 avril 2024 pour l’informer d’un dérapage du déficit public, qui passerait d’une prévision à 4,9 % pour l’année 2023 à 5,5 %, du fait d’un manque de recettes. Il tire la sonnette d’alarme et suggère de proposer un budget rectificatif prévoyant des économies de 15 milliards d’euros et des mesures douloureuses pour le pays, qui seront reprises par les gouvernements éphémères suivants. Pourtant, Emmanuel Macron ne retiendra aucune des propositions de Bruno Le Maire.