L’affaire du pochon

L’abondance de l’actualité de la semaine écoulée ne m’a pas permis d’évoquer un soi-disant scandale international en marge du déplacement des chefs d’État européens qui se sont rendus en train de nuit à Kiev apporter leur soutien au président ukrainien Zelensky. À cette occasion, une courte vidéo a été tournée par un journaliste pour illustrer l’entente plus que cordiale entre les dirigeants attablés dans un wagon avant le départ. Plus que souriants, ils sont hilares, et une internaute facétieuse nous en explique la raison : sur la table, ce qu’elle nous présente comme un pochon de cocaïne et se révèlera être tout bêtement un mouchoir en papier usagé, peu photogénique, qu’Emmanuel Macron enlève du champ, discrètement, du moins le croit-il.

La meilleure défense

Ce serait l’attaque, selon une formule attribuée parfois à Napoléon Bonaparte ou à Joachim du Bellay. Si l’origine en est incertaine, sa justesse en est généralement admise, et c’est probablement sur le conseil de son entourage que François Bayrou a adopté cette stratégie pour se justifier devant la commission parlementaire qui l’entendait hier sur son rôle dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Betharram ». Il comparaissait devant cette commission multipartisane à divers titres. Dont celui de ministre de l’Éducation à l’époque des faits de violences physiques et sexuelles révélés par leurs victimes dans l’établissement privé où il a scolarisé plusieurs de ses enfants et dans lequel son épouse enseignait le catéchisme.

Pschitt

Cette expression était associée à l’ancien président de la République, Jacques Chirac, qui prétendait que les « affaires » concernant le financement de ses voyages privés s’étaient dégonflées d’elles-mêmes. Elle pourrait être attribuée désormais au président actuel, qui avait fait miroiter des annonces importantes sur les « défis » posés à la France et devait lever le voile hier soir au cours d’une interview sur TF1. La chaîne a relevé le défi, malgré des précédents où l’absence d’information concrète avait déjà déçu même les partisans du chef de l’état. Près de 6 millions de téléspectateurs ont suivi les discussions de début de soirée, et ils étaient encore près de 5 millions en fin de programme après un marathon de plus de 3 heures.

Emploi du temps

L’agenda d’un président des États-Unis est naturellement très chargé, au point que Donald Trump peut dire en toute bonne foi qu’il ne sait pas exactement où il sera jeudi prochain. Il s’est cependant déclaré ouvert à un déplacement possible à Istanbul, pour « parrainer » en quelque sorte les négociations proposées par Vladimir Poutine, non sans arrière-pensées, et acceptées, non sans malice, par Volodymyr Zelensky. La présence de Donald Trump, si elle était confirmée, serait un moyen de pression presque absolu sur le dirigeant russe, qui ne voudrait pas apparaître comme un obstacle à la paix et s’aliéner la bienveillance des États-Unis et de son sanguin président.