Dissolution

Profitant d’une bonne passe dans les sondages, à moins de deux mois du scrutin des élections européennes du 9 juin prochain, Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, a d’ores et déjà annoncé qu’il demanderait, si son score se confirmait, une dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation de nouvelles élections législatives. Une éventualité qui n’a aucune chance d’aboutir, sauf séisme politique totalement inattendu, car rien ne contraint le président à avoir recours à cette procédure, pas même le vote éventuel d’une motion de censure par une majorité de circonstances. Dans ce cas précis, la seule obligation serait de changer de gouvernement.

Cache-misère

À seulement 100 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux à Paris, les affaires sérieuses ont commencé et il devient urgent de cacher cette misère que les touristes ne sauraient voir et qui pourrait gâcher la fête. C’est ainsi que plusieurs centaines de migrants qui étaient installés dans une usine désaffectée à Vitry-sur-Seine ont été délogés ce matin, alors que certains cherchent désespérément un vrai logement depuis très longtemps. La préfecture du Val-de-Marne va en principe leur trouver un hébergement provisoire, en Île-de-France au mieux, ou à défaut en province. Or les migrants qui squattent cet immeuble, sont souvent en situation régulière et même travaillent dans le secteur, sans trouver de logement adapté.

Qui paye ses dettes s’enrichit-il vraiment ?

Oui, si l’on en croit le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, qui se prend visiblement pour Beethoven, la place de Mozart étant déjà occupée par le président en personne. Il faut dire que la réalité budgétaire a largement dépassé la fiction qu’on avait vendue aux Français avec un dérapage du déficit public assez impressionnant, surtout pour des Béotiens de mon acabit. En pourcentage d’abord, passer de 4,4 % à 5,1 % alors que l’objectif de 3 % en 2027 est maintenu, ça fait déjà désordre. En volume également, une dette de plus de 3000 milliards semble une montagne difficile, sinon impossible, à escalader en peu de temps.

Postures et impostures

Sommes-nous à la veille d’un conflit généralisé au Moyen-Orient, après des mois et des années d’escarmouches plus ou moins meurtrières qui se répondent depuis tellement longtemps qu’il devient impossible d’en démêler les tenants et les aboutissants, de définir qui aurait commencé et porterait donc la responsabilité des affrontements ? On a coutume dans les analyses historiques de distinguer les causes immédiates et les causes profondes des conflits, mais on ne le fait généralement qu’après coup. Dans le feu de l’action, les dirigeants doivent prendre des décisions qui peuvent se révéler bénéfiques ou catastrophiques. Au moment où je rédige cette chronique, l’Iran a accompli un raid massif, faisant peu de victimes heureusement, mais qui a frappé symboliquement son ennemi juré, Israël, directement sur son territoire.