On n’est pas sérieux quand on a 17 ans

Et pas forcément plus quand on en a 18. Depuis le 16 juin, les proches et la famille de Lennart Monterlos, un jeune franco-allemand qui faisait une randonnée en vélo en plein cœur de l’Iran, étaient sans nouvelles de sa part. Une disparition d’autant plus inquiétante que son visa touristique expirait le 25 du mois dernier, et qu’il envisageait de devoir finir son voyage en stop. Comme on pouvait s’y attendre, on a appris que Lennart avait été arrêté et emprisonné par le régime iranien, parce qu’il aurait commis « un délit ». Lequel ? Mystère ! comme si le régime lui-même n’en savait rien, ou n’avait pas encore décidé du chef d’inculpation.

Pan sur le bec !

Les lecteurs les plus assidus auront reconnu le titre de la rubrique que le Canard enchaîné, « journal satirique paraissant le mercredi » comme il se définit lui-même, utilise lorsqu’il est amené à faire son mea culpa, à la suite d’une erreur ou d’une information insuffisamment étayée, pour laquelle il souhaite rectifier le tir. Ce ne sont généralement là que péchés véniels, pour lesquels l’hebdomadaire peut obtenir facilement d’un lectorat tout acquis à sa cause une indulgence plénière, tant il est le plus souvent bien informé. Depuis 1915, année de sa première parution, le Canard a dévoilé nombre d’affaires politiques ou financières pour lesquelles il n’a pas eu besoin d’enquêter grâce aux informateurs volontaires qui lui apportaient spontanément leur témoignage.

Mauvaise mayonnaise

Tous les ingrédients avaient été rassemblés pour ajouter un nouveau chapitre à la « success story » de l’homme le plus riche du monde, le multimilliardaire d’origine sud-africaine, Elon Musk. Après l’élection de son nouvel ami, Donald Trump, à laquelle il a apporté un concours non négligeable, matériel et surtout financier, dont il vantait volontiers l’impact sur les électeurs hésitants, sans négliger l’influence exercée à longueur d’année par le biais du réseau social Twitter, rebaptisé X, soutien indéfectible des rumeurs et des fausses nouvelles à la gloire du candidat républicain. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles avec la nomination de Musk à la tête du DOGE, l’organisme chargé de dégraisser l’administration fédérale pour faire des économies.

Parlons chiffres

Nous sommes à une semaine tout pile de l’annonce par le Premier ministre, François Bayrou, des principales orientations du projet de budget 2026, dont nous savons déjà qu’il sera très difficile à boucler et qu’il risque de mécontenter tout le monde pour des raisons différentes. Le chiffre de 40 milliards d’économies circule depuis déjà longtemps, mais les avis divergent sur la façon de les obtenir. Le gouvernement semble laisser filtrer volontairement des pistes comme autant de ballons d’essai pour tester les réactions de l’opinion à telle ou telle mesure. L’état pourrait s’en prendre aux « niches fiscales », ces exonérations d’impôts diverses et variées, plus ou moins justifiées, au nom d’une égalité fictive sur des miettes quand le gâteau est si mal partagé.