Anatomie d’une rumeur

Je ne sais pas, vous, mais la mini revue de presse à laquelle je me livre quotidiennement pour sélectionner le sujet qui me parait mériter votre attention, et par conséquent la mienne, a tendance à me déprimer légèrement, quand elle ne suscite pas une légitime indignation. Entre les conflits interminables qui reprennent de plus belle entre Israéliens et Palestiniens ou qui se poursuivent en Ukraine selon le bon plaisir des Russes et des Américains, du moins leurs dirigeants, et les commentaires autosatisfaits de notre président qui enchaîne les déclarations, il est parfois difficile de dégager une information qui rompe avec une succession de mauvaises nouvelles.

Qu’ils s’en aillent !

Qui donc ? Mais tous ces ministres dispensables qui s’imaginent que la France va s’écrouler s’ils décident de ne pas poursuivre leur activité, et qui sont persuadés que seul leur avis peut nous sauver du chaos, parce que quelques heureux élus auraient reçu la mission quasiment divine de décider du futur de notre pays. Ces derniers temps, les chantages de ministres qui remettent leur titre en jeu se sont multipliés, sans qu’aucun n’aille au bout de la démarche et mette sa menace à exécution. C’est que, voyez-vous, ces politiciens se considèrent pour la plupart comme des professionnels possédant la science infuse, et par conséquent le pays ne pourrait pas se passer de leur expertise et de leur supposé talent.

Simple comme un coup de fil

Dans le scénario rêvé par Donald Trump, il lui suffisait d’apparaître, auréolé du prestige d’une victoire électorale basée sur la promesse de rendre leur grandeur aux États-Unis, pour que la mer rouge se retire et le laisse passer tel Moïse, guidant son peuple vers la terre promise. Après avoir « persuadé » le président ukrainien qu’il devait accepter un cessez-le-feu de 30 jours, il se faisait fort d’obtenir l’accord de Vladimir Poutine sur son projet et d’entamer des négociations en vue d’une paix, où Russes et Américains trouveraient matière à se réjouir.

Du beurre ou des canons ?

L’expression vous dit probablement quelque chose, même si, comme moi, vous n’êtes pas un spécialiste des questions économiques et de l’Histoire avec une grande hache. Elle fait allusion à un ouvrage savant dont le sous-titre, « une histoire culturelle de l’alimentation sous le IIIe Reich » en dit un peu plus long sur les réflexions, somme toute assez simples concernant les choix politiques qui dictent les décisions économiques d’un pouvoir, quel qu’il soit. En simplifiant beaucoup, il s’agit de savoir si la machine économique sera affectée en priorité à produire du beurre et toutes les nourritures dont la population a le plus grand besoin, ou des armes et des munitions pour assurer son autonomie et sa défense.