La démocratie instantanée

Du producteur au consommateur ! Nous avions été prévenus, Emmanuel Macron allait « faire de la pédagogie » pour expliquer aux Français combien la situation internationale était préoccupante, et l’aurait été encore plus sans son action éclairée. Comme si nous étions sourds et aveugles et que les déclarations du président orange n’étaient pas suffisamment explicites. Je suis toujours assez méfiant quand des politiques annoncent qu’ils vont être pédagogues, un métier qui nécessite un minimum de formation, et qui sous-entend que les peuples sont incapables de raisonner par eux-mêmes, et doivent écouter sagement les explications des « savants » pour savoir quoi penser.

Édouard qui ?

Comment ça, Édouard qui ? Ne me dites pas que vous l’avez oublié ! Édouard Philippe, enfin, qui a quand même été Premier ministre de la France pendant plus de trois ans, une longévité que lui envient certainement ses successeurs, à commencer par Michel Barnier, qui n’a tenu que 99 jours ou François Bayrou qui se sait sur un siège éjectable, dont il ne détient pas la commande. Entre-temps, « l’enfer de Matignon » a été occupé par des locataires successifs, qui n’ont guère imprimé leur marque dans l’histoire de notre pays. Élisabeth Borne, promue à l’improviste alors qu’une autre femme, Catherine Vautrin, était supposée occuper le poste, puis Gabriel Attal, sans oublier, quoique, Jean Castex.

Pourquoi tant de haine ?

Avec sa décision de geler totalement la livraison d’armes et de munitions à destination de l’Ukraine, Donald Trump a franchi un nouveau palier dans l’escalade qui vise à obliger le président Zelensky à se soumettre ou à se démettre, cette dernière option ayant clairement sa préférence. En effet, un dirigeant plus souple lui permettrait de faire plaisir à son nouvel ami, Vladimir Poutine, qui avait pour but de guerre initial d’envahir l’Ukraine en totalité et d’occuper la capitale pour y installer un pouvoir à sa botte après des élections aussi peu libres que possible. On sait aujourd’hui que Poutine n’a pas les moyens de cette ambition tant que les États-Unis soutiendront, même a minima, l’Ukraine.

La barrière de la langue

Après l’échange plus que musclé entre les dirigeants américains et le président Zelinsky, dans lequel Donald Trump et JD Vance se sont relayés pour une séance de punching-ball (en anglais dans le texte), je voudrais revenir sur une phrase énoncée par le président des États-Unis sur les relations entre son pays et l’Europe, qui me parait assez exemplaire de la dégradation de nos relations avec ceux que l’on hésite désormais à appeler nos alliés et encore moins nos amis. La presse française a rapporté ces propos sous la forme de : « l’Europe a été créée pour emmerder les États-Unis », ou quelquefois, « pour l’entuber ».