Les défis stupides

Vous connaissez peut-être ce poème de Jacques Prévert, d’une telle brièveté que je peux vous le citer in extenso. Paru en 1946 dans le recueil « Paroles », il ne comporte en effet que ces mots : « Les paris stupides. Un certain Blaise Pascal — etc… etc… » et fait allusion au « calcul » conseillé au non-croyant de faire le pari de l’existence de Dieu, ce qui lui permet de jouer sur les deux tableaux. Si Prévert était encore parmi nous, il pourrait s’ébahir du nombre de défis ayant cours sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, YouTube, Instagram et autres.

Avoir ou être ?

Ces deux verbes, à la fois des auxiliaires essentiels à la conjugaison pour former les temps composés, surcomposés, capables de s’associer pour donner sens à la notion de temps, sont aussi deux verbes à part entière.

Avoir signifie posséder, être doté de quelque chose… être c’est ce que nous ressentons exister, « je pense donc je suis » écrivait Descartes et son utilisation est complexe, selon le mode prédicatif où il exprime une propriété plus ou moins permanente « je suis français… je suis riche, ou substantif, il est tard, le Tibet est en Asie. »

Petite cause, grands effets

C’est parce que la poignée d’une cabine de WC d’un collège corrézien était cassée du côté intérieur qu’un élève de 6e âgé de 11 ans s’est retrouvé enfermé pendant toute une nuit sans que l’établissement se rende compte de sa disparition et de son absence à l’internat. Il restera coincé pendant 11 heures dans ces toilettes désertées sans possibilité de se faire entendre, jusqu’au lendemain matin où un surveillant le découvrira vers 7 heures. Entre-temps, personne ne s’étonnera de son absence à l’internat du collège, les surveillants pensaient qu’il était rentré chez lui avec sa mère après une réunion entre parents et professeurs, à laquelle elle n’avait pas participé.

Mens sana in corpore sano

« Un esprit sain dans un corps sain ». Attention ! quand on fait appel au latin, en général, l’argument d’autorité n’est pas loin. Et c’est bien le cas en l’occurrence, puisqu’il s’agit de justifier une façon douteuse de demander encore une fois à l’école de régler un problème de société. De quoi s’agit-il ? Dans le cadre de la semaine olympique et paralympique, 4 000 élèves de 6e ont été évalués en septembre dernier sur des épreuves de course d’endurance, de vitesse et de saut en longueur. Leurs performances ont été comparées à celles d’élèves d’autres pays et les résultats ne sont pas bons.