Coup de Menton

Peut-être en raison de sa petite taille, le père de Louis Sarkozy, lorsqu’il était au cœur de la vie politique, avait l’habitude de se redresser au maximum pour souligner ses propos par des coups de menton, mettant son attitude physique au service de ses déclarations les plus martiales. On sait que l’ancien chef de l’état a mal vécu son incarcération de 20 jours, pendant lesquels il a eu tout loisir de méditer sur la dureté de la condition pénitentiaire, dont il minimisait probablement les effets, qui ne se résument pas à une « simple » privation de liberté, ce qui est déjà beaucoup, même s’il a été soumis à un régime dérogatoire de protection rapprochée.

La lettre secrète

Il s’agit de la missive que Bruno Lemaire, alors ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement de Gabriel Attal, a adressée secrètement au président de la République le 6 avril 2024 pour l’informer d’un dérapage du déficit public, qui passerait d’une prévision à 4,9 % pour l’année 2023 à 5,5 %, du fait d’un manque de recettes. Il tire la sonnette d’alarme et suggère de proposer un budget rectificatif prévoyant des économies de 15 milliards d’euros et des mesures douloureuses pour le pays, qui seront reprises par les gouvernements éphémères suivants. Pourtant, Emmanuel Macron ne retiendra aucune des propositions de Bruno Le Maire.

Prophétie

Nul n’est prophète en son pays, c’est bien connu. C’est peut-être la raison pour laquelle on entend très peu Emmanuel Macron s’exprimer sur le territoire national depuis quelque temps. À moins que son temps de parole hexagonal soit indexé sur sa cote de popularité qui n’en finit plus de descendre inexorablement vers des profondeurs abyssales, battant de nouveaux records négatifs à chaque salve de sondages, comme un perchiste fait durer le plaisir en gagnant centimètre après centimètre une nouvelle marque. Mais, comme on le sait, Emmanuel Macron a un avis sur tout, qu’il estime le meilleur, et ne peut donc pas tenir longtemps sa langue, même s’il sait que ce sera à son détriment.

Soulagement

Plus encore que la joie de savoir enfin Cécile Kohler et Jacques Paris en sécurité à l’ambassade de France à Téhéran, c’est le soulagement pour la famille de ces deux ressortissants français pris en otages par le régime iranien pendant 1277 interminables journées, sous le prétexte fabriqué de toutes pièces d’un supposé espionnage pour le compte d’une nation étrangère, nous en l’occurrence. Alors qu’ils étaient détenus dans des conditions inhumaines depuis 3 ans et demi, et que l’on avait craint pour leur vie quand leur prison avait été bombardée, leur procès digne des purges de l’époque soviétique les avait condamnés à des peines équivalentes à la perpétuité, auxquelles ils n’auraient probablement pas pu survivre.