Cache-misère

À seulement 100 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux à Paris, les affaires sérieuses ont commencé et il devient urgent de cacher cette misère que les touristes ne sauraient voir et qui pourrait gâcher la fête. C’est ainsi que plusieurs centaines de migrants qui étaient installés dans une usine désaffectée à Vitry-sur-Seine ont été délogés ce matin, alors que certains cherchent désespérément un vrai logement depuis très longtemps. La préfecture du Val-de-Marne va en principe leur trouver un hébergement provisoire, en Île-de-France au mieux, ou à défaut en province. Or les migrants qui squattent cet immeuble, sont souvent en situation régulière et même travaillent dans le secteur, sans trouver de logement adapté.

La situation dans les territoires ultra-marins n’a rien à envier à celle de ces terres abandonnées de la métropole. À Mayotte, pourtant département français à place entière, le gouvernement central, sous la pression des populations exaspérées, a lancé une nouvelle opération « place nette » afin de lutter contre la délinquance, l’immigration illégale, et l’habitat insalubre. L’état se donne 11 semaines pour réussir, là où la première opération « Wuambushu », lancée en 2023 n’a obtenu que de modestes résultats. Il y a bien eu la destruction de bidonvilles, mais les associations présentes sur le terrain font observer que les habitants de ces baraquements de fortune sont désormais purement et simplement à la rue. Les 1300 bangas devraient être remplacés à terme par des logements sociaux, mais cela demandera des mois et des années pour les construire en quantité suffisante, surtout si l’on ne peut pas tarir la source de l’immigration, l’archipel tout proche des Comores. Si l’on ajoute à cela les difficultés liées au développement des infrastructures, et notamment la question de l’eau, une denrée rare et vitale, qui demandera des investissements massifs, ce n’est pas une place nette qui serait nécessaire, mais une table rase du passé.

C’est un peu ce que ce gouvernement, que l’on ne peut pourtant pas qualifier de révolutionnaire, aimerait instaurer dans l’île en y modifiant les règles d’obtention de la nationalité française. Ce que l’on appelle couramment le « droit du sol » y serait réglementé au profit d’un droit du sang, la filiation. Pour cela il serait nécessaire de modifier la Constitution et donc d’obtenir l’adhésion des trois cinquièmes des élus du parlement réuni en Congrès, une procédure dont on a vu récemment toute la difficulté, et qui risque de diviser les Français en général, et même de fracturer ce qui reste de majorité présidentielle, déjà toute relative. Et pendant que son petit personnel se démène pour tenter de se sortir de situations difficiles, sinon inextricables, le président multiplie les commémorations en tous genres, en ratissant le plus large possible pour sauver ce qui peut l’être aux prochaines élections européennes, où sa liste piétine et même baisse dans les sondages.

Commentaires  

#1 jacotte86 17-04-2024 12:18
qui aurait pensé qu'il deviendrait le président inaugurant les chrysanthèmes ? le voila tombé bien bas
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