Et délivrez-nous du mal

Amen ! Si je prends à dessein une référence religieuse pour cette chronique, c’est pour souligner à quel point la condamnation de Deliveroo, l’entreprise de livraison de repas à domicile, pour « travail dissimulé », bien qu’importante en ce qu’elle constitue un précédent, risque de rester un vœu pieux. Deliveroo est ce que l’on appelle une plateforme, comme Uber, qui reste la référence absolue dans le domaine. Elle a recours à des livreurs, qu’elle considère comme « indépendants » et évite ainsi les charges sociales et fiscales que doit payer tout employeur, selon la législation en vigueur dans le pays où s’exerce l’activité économique.

Intérieur nuit

De la même façon qu’on a inventé le procédé dit de « nuit américaine » pour tourner en plein jour des scènes d’extérieur censées se dérouler la nuit, il faudra peut-être baptiser « nuit russe » la technique qui consiste à mettre en scène des petites saynètes à l’intérieur d’un bunker, destinées à l’édification des populations déjà entièrement acquises à la cause du dictateur qui les gouverne et désire leur approbation par-dessus le marché. C’est ainsi que Vladimir Poutine a reconstitué un dialogue qui a peut-être eu lieu précédemment avec son ministre de la défense, Sergueï Choïgou, pour se congratuler mutuellement et mettre en valeur le chef suprême, devant des millions de téléspectateurs captifs.

Les arnaqueurs

Peut-être avez-vous reçu comme moi un SMS pour vous inviter à « mettre à jour » votre carte vitale en suivant un lien vers ce que l’on prendrait facilement pour le site de l’assurance maladie. En réalité, ce n’est qu’une imitation bien réalisée sur laquelle vous serez invités à renseigner vos coordonnées bancaires et autres informations confidentielles. Vous aurez compris évidemment qu’il s’agit d’une arnaque pure et simple comme il s’en développe de plus en plus sur l’Internet. Le site officiel « Ameli.fr » met d’ailleurs en garde les assurés sociaux en leur recommandant de ne pas répondre à ces sollicitations.

Le clasico

Le débat de l’entre-deux tours ce soir à la télévision aura un arrière-goût de « déjà-vu », et pour cause. Tout d’abord parce que cette confrontation, qui n’est pas obligatoire, est devenue incontournable depuis sa première édition en 1974 entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, mais aussi parce que ce sera le match revanche entre les deux protagonistes de 2017, qui vont s’affronter une deuxième et, espérons-le, dernière fois. Car cette affiche, Emmanuel Macron versus Marine Le Pen, ne fera sans doute pas rêver dans les chaumières, notamment ceux qui ont déjà donné pour la première édition.