Du côté de l’égo

Vu par la philosophie et la psychologie, l’égo, c’est la conscience du moi qui nous fais dire « je », c’est l’expression du sujet pensant souvent associé à l’estime de soi. L’égo fonde le rapport à nous-mêmes et aux autres, rapports parfois déformés, créant des problèmes, des souffrances. Plus encore, l’égo c’est ma personnalité. Pour Freud, le « ça » représente les pulsions profondes inconscientes, le surmoi, la morale personnelle, le gendarme intérieur, l’égo cherche la solution la plus acceptable socialement pour vivre avec les autres sans se laisser écraser, mais sans être supérieur, c’est la source de l’amour-propre, de la fierté, mais aussi de la culpabilité et de la jalousie.

L’égo peut développer une tendance anormale à l’égocentrisme et à l’égoïsme, véritable déformation du moi.

L’égoïsme est un trait de caractère montrant une tendance à privilégier son intérêt propre aux dépens du reste du monde. C’est un attachement excessif à soi-même qui fait que l’on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt.

On reconnaît l’égoïste à son besoin d’attention, à ses manifestations bruyantes, perturbatrices, voire agressives dans un groupe. Il aime critiquer les autres en privé ou essayer de saper leur confiance en eux. Il recherche une relation unilatérale, le temps d’un ami si besoin, ne lui rendant que très rarement la pareille, il se plaint de ses problèmes, mais il a du mal à écouter ceux des autres. Il pense qu’il sait tout, que son opinion est la seule qui compte, ce qui lui fait très mal accepter les conseils ou les directives des autres. Il a du mal à accepter ses torts, il nie la réalité.

Il se sent facilement insulté, des erreurs légères de la part d’autrui deviennent des affronts, comme une attaque intentionnelle. L’égoïsme peut causer de réels dommages à soi-même et aux autres, il diminue l’énergie, il isole, il sape l’estime de soi, et donne un sentiment de supériorité menant à l’orgueil.

Comme il a du mal à apprendre et à écouter les autres, il rencontre des difficultés à grandir émotionnellement et intellectuellement. Il a souvent des difficultés dans ses relations par son incapacité à partager, à se mettre à la place des autres, il finit par perdre toute miséricorde, amour et sensibilité par son manque d’empathie. Tous les conflits générés par ce trait de caractère surviennent à cause du besoin de protéger un égo fragile à tout prix.

Il est fréquent de penser que l’égoïsme découlerait de prédisposition génétique et de comportement appris dès l’enfance, pour développer un mécanisme de protection masquant un manque de confiance en soi. Voilà un tableau bien noir, mais on peut corriger son égoïsme, en mettant son égo de côté, c’est une façon de le préserver, s’acceptant pleinement avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses fragilités, prêtant attention aux autres, en revoyant ses préjugés.

L’égoïste reste dans le lien, il est capable de générosité, avec pour seul mobile que l’aide apportée produise un bénéfice pour lui, au contraire de l’altruiste qui recherche le bien d’autrui (pas incompatible avec quelque satisfaction personnelle).

Mais le comportement humain est complexe, tantôt désintéressé, tantôt intéressé, pour Freud l’homme est un narcissique au comportement utilitariste, pour Jung, la tendance au mal de l’homme est infiniment plus lourde qu’il n’y paraît !

À chacun de faire au mieux de sa conscience.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Guibert Louisette 02-02-2025 11:43
Bravo pour l'énergie et la qualité du texte!!!
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