Moi, Donald, moche et méchant

Les jours se suivent et se ressemblent pour le Président des États-Unis. Donald Trump déroule ses décrets comme autrefois les bombardiers B52 lâchaient régulièrement leurs tapis de bombes au napalm sur un Vietnam luttant inlassablement pour son libre-arbitre. Parallèlement, le président multiplie quotidiennement les déclarations incendiaires par lesquelles il menace le monde entier des pires sanctions s’il ne se conforme pas à ses désirs qui deviennent des oukases. Ce qui est bon pour Trump est automatiquement bon pour l’Amérique, et ce qui est bon pour l’Amérique s’impose inévitablement à tous les autres pays, de gré ou de force.

Non seulement il veut vider totalement la patrie des Palestiniens de ses habitants qui s’obstinent à vouloir reconstruire sur les décombres d’un pays dévasté par une guerre d’attrition ne laissant que des champs de ruines, mais voilà qu’il menace d’une destruction totale le territoire en engageant sur le terrain les forces armées américaines, au mépris de ses ambitions de devenir prix Nobel de la paix. À moins qu’il ne charge le Premier ministre israélien de finir le sale boulot, en lui donnant sa bénédiction et les armes nécessaires pour exterminer toute forme de résistance. Donald Trump s’applique depuis le début de son deuxième mandat à s’affranchir de toutes les règles internationales qui pourraient empêcher ou limiter son pouvoir de nuisance. Il était évidemment hors de question pour lui de s’engager à la moindre régulation de l’intelligence artificielle, lui qui a quitté l’Organisation mondiale du commerce, qui récuse le tribunal international de La Haye, qui bloque toute résolution des Nations unies non conforme à ses vœux, qui exigera bientôt une contribution financière supplémentaire de ses « alliés » vassaux de l’OTAN, qui a quitté la COP de Paris, trop engagée à ses yeux contre le réchauffement climatique, la liste sera longue car elle se complète tous les jours.

L’autocrate, qui partage son existence entre les parties de golf en Floride et la signature de décrets assassins à la Maison Blanche, a choisi comme slogan le fameux « make america great again » mais, être grand ne lui suffit pas, il veut tout. Ce qu’il veut restaurer, c’est l’impérialisme américain et la prééminence de ses décisions sur l’ensemble de la planète, par tous les moyens, et sans le moindre scrupule. Il est parti en guerre contre une dénomination géographique, celle du golfe du Mexique, qu’il veut modifier en golfe de l’Amérique, pour marquer sa suprématie, et le sujet est tout sauf anodin. Depuis leur création en état fédéral, les États-Unis ont toujours voulu confisquer l’appellation Amérique à leur usage exclusif alors qu’elle désigne à l’origine un continent tout entier, voire trois en tenant compte de l’Amérique du Sud et de l’Amérique centrale, en plus de l’Amérique du Nord, qui comprend aussi le Canada, que Trump rêve d’annexer. Ce sont bien ces délires mégalomaniaques du président Trump qui constituent le plus grand danger de dérapage et de conflit mondial. Qui pourra l’arrêter ?