Saint « marronnier »

Je fais allusion à ce sujet traité par les médias qui revient chaque année et par conséquent un peu facile et « bateau » et plus particulièrement à celui du 14 février, la Saint-Valentin.

J’en ai évité la facilité pendant toutes ces années, mais faute de temps à cause d’un parcours de santé compliqué, j’y souscris aujourd’hui !

D’abord, qui était Saint-Valentin ? Les réponses sont diverses, et parfois bien mystérieuses.

Il semblerait qu’à l’origine dans la Rome antique au quatrième siècle avant J.-C. ce soit une fête païenne faisant partie des « lupercales » destinées à célébrer la fertilité. Les hommes se dévêtaient puis sacrifiaient un animal dont ils revêtaient la peau pour accroître leur fertilité avant de rencontrer des jeunes filles.

On avance aussi que la Saint-Valentin correspondrait au début de la saison des amours des oiseaux en Europe !

Au cinquième siècle, le pape Gélase Premier met fin aux lupercales, et l’Église catholique récupère la date du 14 février comme un jour d’hommage au martyr Saint-Valentin.

Ce dernier serait un prêtre puis évêque romain du troisième siècle, emprisonné pendant les persécutions contre les chrétiens, amoureux de la fille du geôlier, il lui adressait des lettres brûlantes en signant « ton Valentin »

Il aurait été mis à mort par l’empereur romain Claude pour avoir refusé de renier sa foi et réaliser des miracles pendant son emprisonnement.

Le lien entre Saint-Valentin et l’amour, pourrait être attribué au duc d’Orléans, qui, en 1415, emprisonné à Londres, écrit une lettre d’amour à sa femme le 14 février.

Il devient alors assez populaire d’écrire une carte à l’objet de son amour pendant la guerre d’indépendance aux USA. Ces cartes deviendront traditionnelles en masse au XXe siècle, particulièrement en France en 1950.

Les célébrations modernes n’ont gardé que le nom, dans une marchandisation de l’amour, la Saint-Valentin est mise en tête de gondole pour les consommateurs. C’est la troisième fête la plus populaire après Noël et Halloween.

Ringarde ou romantique (l’amour devient un business) 64 % des Français la célèbrent, et dépensent en moyenne 142 €. Les bénéficiaires de cette célébration sont en priorité les fleuristes qui en une journée font 20 % de leur chiffre d’affaires avec 1 million de roses rouges vendues, venues pour les deux tiers du Kenya ou de l’Équateur, cultivées dans des conditions sociales et sanitaires déplorables !

Puis viennent les restaurateurs, qui enregistrent six fois plus de réservations, un couple sur deux dîne à l’extérieur ce jour-là, les bijoutiers, commerçants privilégiés par les hommes, se frottent les mains.

Les célibataires ne sont pas oubliés, c’est un moment fort de communication vers eux pour leur proposer voyages, sites dédiés, pour rencontrer l’amour…

Les médias récupèrent largement l’événement, du journal télévisé en passant par les jeux, en interviewant des couples amoureux depuis 45 ans, 50 ans… pour nous tirer des larmes, mais pas assez pour nous faire oublier, qu’un mariage sur deux a peu de chances de durer plus de neuf ans, 45 % se terminent par un divorce…

Et l’amour dans tout ça ? Il n’a pas besoin d’une journée spéciale, ni d’argent, il peut être infini, clandestin, partagé, spirituel, pluriel, contrarié, malheureux, heureux… Il sera toujours ce sentiment mystérieux et puissant « qui fait tourner le monde » Lewis Carroll.

 L’invitée du dimanche