On l’a échappé belle !

Malgré l’annonce que le futur gouvernement serait connu dans l’après-midi d’hier, je dois vous avouer que je n’ai pas passé mon temps l’oreille collée au transistor comme au bon vieux temps des « évènements » de mai 1968. J’ai donc été informé par bribes, au hasard des bulletins, des nominations des ministres. J’ai sursauté en entendant le nom de Ndiaye pour succéder à Jean-Michel Blanquer, car j’ai cru sur le moment qu’il s’agissait de l’ancienne porte-parole du gouvernement Philippe, au prénom prédestiné de Sibeth. Si vous avez oublié jusqu’aux interventions musclées de l’ancienne politique, je vous rappelle sa confirmation brutale de la disparition de Simone Veil : « la meuf est morte » en guise d’oraison funèbre.

Bons et mauvais points

Sauf surprise du chef de dernière minute, c’est la dernière occasion de se livrer au jeu des pronostics concernant la composition du gouvernement de la France pour les cinq années à venir, ou sans doute moins, peut-être même pour un petit mois si le pari de Jean-Luc Mélenchon avec la NUPES se révélait gagnant. Une hypothèse qui reste peu probable mais qui n’est plus impossible au vu des derniers sondages, au grand dam des éditorialistes politiques de tout poil qui ne misaient pas un kopek sur cette éventualité il y a encore une semaine. Le président, par la voix de son secrétaire général inamovible, va donc mettre fin à ce suspense insoutenable et dévoiler les noms de ceux que la première ministre est censée lui avoir proposé.

Le jugement de Dieu

Au moyen-âge, il existait une forme de procès qui consistait à soumettre l’accusé à une épreuve potentiellement mortelle afin de déterminer sa culpabilité éventuelle. S’il s’en sortait, c’est que Dieu l’avait voulu et qu’il était donc innocent. C’est à une forme moderne de cette superstition que nous convie le délégué général d’En Marche, Stanislas Guérini, qui soutenait Jérôme Peyrat, investi par son mouvement pour les prochaines législatives, alors qu’il a été condamné par la justice pour violences volontaires à l’encontre de sa compagne. Pour Mr Guérini, le seul jugement qui compte, c’est celui du suffrage universel. Si les électeurs le désignent comme leur représentant, ce serait la preuve de son honnêteté et de sa bonne foi. 

Chaud et froid en Ukraine

Quand donc Emmanuel Macron se décidera-t-il à faire le déplacement jusqu’à la capitale ukrainienne où il est chaleureusement invité à se rendre pour apprécier de visu la situation et constater la réalité des crimes de guerre dont se rend coupable la Russie de Vladimir Poutine, qu’il donne l’impression de minimiser ? La plupart des chefs d’état et de gouvernement ont déjà rendu visite à Volodymyr Zelenski ainsi que Ursula Von der Leyen, au nom de la Communauté européenne. Il est très étonnant que le président français, si prompt d’habitude à saisir la moindre occasion de faire parler de lui, n’ait pas profité de son statut de président tournant de l’Union pour faire le voyage.