Sanctions et dissuasion

Et c’est reparti comme en 14. En 2014, s’entend. Déjà, des sanctions économiques avaient été prises contre la Russie à la suite de l’annexion de la Crimée, conquise presque sans coup férir, et conservée par Wladimir Poutine malgré une réprobation internationale massive. De telles représailles ne sont visiblement pas de nature à modifier les plans de l’autocrate russe, elles ne l’ont pas été et ne le seront pas davantage dans un avenir proche. Tout le monde le sait. Poutine le sait. Les dirigeants occidentaux le savent. Pire encore, des sanctions économiques plus fortes encore ne suffiraient sans doute pas à dissuader le président russe de poursuivre un objectif d’extension territoriale.

Bénéfices collatéraux

La campagne présidentielle était déjà comme anesthésiée par le refus persistant du président sortant de déclarer sa candidature, malgré tous les signes extérieurs qui prouvaient son intention d’y participer. Elle subit désormais les effets de la guerre déclenchée en Ukraine du fait de l’agression décidée par Wladimir Poutine. Si l’on ne peut pas soupçonner Emmanuel Macron d’avoir la moindre responsabilité dans le déclenchement de ce conflit, il est indiscutable qu’il a l’intention cynique d’en tirer tout l’avantage possible en vue de sa réélection. Mécaniquement, sa position de président en exercice lui assure une rente de situation, d’autant plus forte qu’il a tenu à assurer son rôle de la présidence tournante de l’Union européenne, malgré les conflits d’intérêts évidents.

La tour prend garde

Les journaux de la presse écrite et parlée ont considéré l’allocution télévisée de Wladimir Poutine cette nuit comme une déclaration de guerre envers l’Ukraine, et dans les faits, cela y ressemble comme deux gouttes d’eau. Cependant, le président russe s’est bien gardé d’employer cette formulation, qui pourrait le faire considérer, à juste titre, comme l’agresseur. Il a indiqué avoir donné l’ordre à l’armée rouge de « mener une opération militaire spéciale », à la demande des Républiques populaires nouvellement reconnues par lui, pour les « protéger » d’un pseudo-génocide. Renversant les rôles, Wladimir Poutine menace tous ceux qui se mettraient sur son chemin de représailles terribles.

Grève du zèle ?

Les choses n’auront pas traîné. Et le ministre de l’Intérieur peut se féliciter de la rapidité avec laquelle ses fonctionnaires ont élucidé l’affaire du féminicide parisien découvert le 28 janvier dernier au domicile d’un policier dont elle était la compagne, et qui avait disparu depuis. Attention, ce policier est toujours présumé innocent, même si sa fuite ne joue pas en sa faveur, et qu’il a déjà eu maille à partir avec la justice pour des violences conjugales à l’égard d’une précédente compagne. Mais enfin, il va désormais pouvoir être entendu et donner sa version des faits.