L’aveu

Cette fois, c’est dit. Marion Maréchal Le Pen a honte. De son grand-père, Jean-Marie Le Pen. Pour ses blagues racistes, comme l’infâme jeu de mots de « Durafour crématoire » ? Pour ses positions négationnistes ou révisionnistes constamment répétées, qui lui ont valu des condamnations constantes ? Pour ses menaces à l’égard des personnalités qui ont le tort d’être de confession juive comme Patrick Bruel qu’il appelle le chanteur Benguigui, et à qui il promettait récemment encore une nouvelle fournée ? Pas du tout. Vous n’y êtes pas. Elle a honte parce que son papy refuse de lui laisser gentiment la place en PACA, et qu’il ne se laisse pas pousser vers la sortie par sa fille Marine sans protester.

Amalgames

En dehors de l’alliage employé par les dentistes pour obturer une dent, l’amalgame désigne, au sens figuré, un mélange disparate de choses ou de personnes très différentes, et, spécifiquement, un regroupement abusif de diverses formations politiques dans le but de les discréditer. C’est dans ce dernier sens, je crois, qu’il convient d’apprécier la nouvelle politique du gouvernement turc, emmené par son premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui est sorti de son attitude de non-intervention chez les voisins syriens et irakiens, pour s’engager résolument dans la lutte contre Daech et l’état islamique.

Mauvais exemple

Voilà plus d’une semaine que je songeais à vous exprimer une indignation partagée au sujet de la confiscation de la petite plage de la Mirandole, à Vallauris, au profit du roi d’Arabie saoudite et de sa suite à l’occasion de sa venue en France dans sa luxueuse propriété. Ce qui n’était à ce moment-là qu’un minuscule entrefilet dans la presse régionale est devenu une affaire d’État occupant les unes des journaux nationaux. Rappelons quand même que notre ami le roi, qui possède déjà un véritable palais en bord de mer, avait imaginé d’installer un ascenseur pour lui permettre d’accéder à la plage sans sortir de chez lui.

Pour tous les exilés et réfugiés du monde

Syriens, Iraniens, Érythréens, Kurdes… contraints par la répression, la guerre, la famine, à partir hors de leur terre d’origine, entamant un voyage sans retour, condamnés à devenir étrangers ou apatrides, et pour Mehmet, professeur turc chassé de son pays pour ses opinions, croisé au cours d’un chantier de maçonnerie. (Reconnu réfugié politique et accueilli en France, craignant pour sa famille restée au pays, il se savait condamné à l’éloignement pour longtemps), j’offre ce poème de Nazim Hikmet, grand écrivain turc qui connut hélas « le dur métier de l’exil ».