Affinités électives
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 18 janvier 2025 10:46
- Écrit par Claude Séné
Nous en sommes à deux jours avant la cérémonie officielle qui va introniser Donald Trump comme 47e président des États-Unis, et les spéculations vont bon train sur les personnalités qui assisteront à l’évènement. Tout le monde ne sera pas convié, et l’absence du Président français, par exemple, ne manquera pas d’être interprétée comme une marque de la disgrâce d’Emmanuel Macron aux yeux de Donald Trump, qui ne connait que les rapports de force, à condition qu’ils soient en sa faveur. Mais les Américains font valoir qu’il n’est pas de coutume d’inviter les chefs d’état et de gouvernement à ces cérémonies. L’excuse serait acceptable si la règle s’appliquait à tous.
Elle souffre néanmoins de quelques exceptions notables. Georgia Meloni, la Première ministre italienne, sera bien là, ainsi que Javier Milei, Président de la Nation argentine. En dernière minute, on enregistrerait le forfait de Viktor Orban qui dirige la Hongrie, tandis que Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne, n’a pas été invitée. Ces dirigeants ont pour point commun de véhiculer des idées d’extrême droite, ce qui parait être le critère le plus important aux yeux de l’administration républicaine. Cet aspect, non revendiqué, est confirmé par la composition de la délégation française où l’on trouve des personnalités très peu représentatives de notre pays, avec le fils d’un ancien président, Louis Sarkozy, un candidat malheureux à l’élection présidentielle, Éric Zemmour, et sa compagne, Sarah Knafo, députée européenne, ainsi que de Marion Maréchal, petite fille de Jean-Marie Le Pen, dont elle revendique l’héritage idéologique.
Comme un symbole de l’ère glaciaire qui attend les Américains avec un retour aux affaires d’un dirigeant réactionnaire qui a eu le temps de mijoter ses petites vengeances personnelles et sera protégé par son statut le rendant presque intouchable, la cérémonie se déroulera à l’intérieur du palais du Capitole et non à l’extérieur, comme il est de coutume. Et ce sont les membres du groupe Village people, dont le tube planétaire YMCA, à l’origine un symbole gay dans la culture disco, est devenu l’hymne de la campagne présidentielle, qui seront chargés de l’animation. Ils auront du mal à faire oublier la prestation d’Aretha Franklin en 2009 en l’honneur de l’investiture de Barack Obama. L’époque et l’espoir immense soulevé par l’élection du premier président noir des États-Unis éclipseront pour longtemps ses successeurs, et notamment celui-ci, qui représente certes une certaine image populaire, mais surtout une beaufitude selon les critères européens. L’Amérique des « rednecks » et du Middle West se retrouve dans cette parodie de chorégraphie, que la propre épouse du président ne peut pas cautionner, tant elle est simpliste et représentative du personnage. Ces quatre années vont être longues, pour les Américains pauvres, et pour la terre entière, malheureusement.