Mieux vaut de rire…

que de larmes écrire, pour ce que rire est le propre de l’homme !

Rabelais n’avait pas besoin des neurosciences, pour poser cette affirmation ! Socrate, Platon, Aristote, avant lui, puis Descartes, Comte, Schopenhauer, Nietzsche, Bergson, Freud… avaient affirmé et perçu l’importance du phénomène du rire, essayé d’en comprendre son sens et ses mécanismes.

Le rire est un réflexe en réponse à une émotion plaisante, caractérisé par un enchaînement de petites expirations saccadées accompagnées d’une vocalisation. Il apparaît vers le quatrième ou cinquième mois, c’est une capacité innée chez l’espèce humaine, et il est vraiment le propre de l’homme même si certains animaux comme les primates ou les rats semblent rire après des chatouilles, ce ne sont pas de vrais rires, car le rire nécessite la conscience de soi, l’aptitude à s’identifier à autrui.

Il y a trois étapes dans la fabrication du rire :

Psychique, en cause des émotions, les souvenirs, la communication,

Cérébrale, un stimulus visuel, auditif, tactile (chatouillement,) est capté par les lobes du cortex cérébral interconnecté au cortex frontal qui intègre, analyse les infos et programme le rire,

 Motrice, de nombreux muscles sont sollicités de la face aux muscles abdominaux en passant par le diaphragme.

L’être humain serait « précablé » pour le rire !

Il est souvent communicatif, transmissible, il profite d’un phénomène d’empathie faisant intervenir « les neurones miroirs » : une personne qui commence à rire suscite pour celui qui l’observe une activité des neurones impliqués dans la contraction des muscles zygomatiques, même quand l’observateur ne rit pas lui-même. C’est un outil de communication et d’intégration sociale, c’est un élément essentiel « une activité vitale et nécessaire au sein de la machine sociale » Kant, permettant l’interaction entre individus, le rire rend fraternellement solidaires les hommes (on a 30 fois plus de chances de rire avec d’autres personnes plutôt que seul).

Rire permet d’augmenter le taux de sérotonine et de dopamine produisant un effet antidépresseur aussi bien qu’il diminue la douleur, réduit l’hypertension, régule les problèmes cardio-vasculaires, renforce le système immunitaire, régule le sommeil, chasse le stress, il crée un climat d’échange, d’ententes, de bienveillance.

Tous ses bienfaits expliquent qu’on utilise la technique du rire pour développer des « psychologies positives ». Le docteur indien Madan Kataria a mis en place et développé le yoga du rire, ou rigologie à travers de nombreux clubs du rire et de son école internationale du rire, proposant des ateliers, des stages, partout en France (même dans ma ville de 9000 habitants). La technique est simple, on commence par rire sans raison ce qui favorise une respiration profonde, exercice corporel simple en groupe qui devient un rire réel apportant tous les bienfaits énumérés plus haut.

Le rire est pris au sérieux, la ville de Modène possède un musée du rire, « la casa del ridere » qui ne compte pas moins de 4580 livres sur le rire ! Le premier dimanche de mai, c’est la journée internationale du rire, de nombreuses villes organisent des festivals.

Quelle que soit notre façon de rire, jaune, aux éclats, aux larmes… (pleurer et rire sont cousins, contrôlés par la même partie du cerveau) je vous souhaite pour 2025, de continuer à rire, car :

« On ne rit pas parce qu’on est heureux… on est heureux parce qu’on rit » Dr Madan Kataria

L’invitée du dimanche