L’aveu

Cette fois, c’est dit. Marion Maréchal Le Pen a honte. De son grand-père, Jean-Marie Le Pen. Pour ses blagues racistes, comme l’infâme jeu de mots de « Durafour crématoire » ? Pour ses positions négationnistes ou révisionnistes constamment répétées, qui lui ont valu des condamnations constantes ? Pour ses menaces à l’égard des personnalités qui ont le tort d’être de confession juive comme Patrick Bruel qu’il appelle le chanteur Benguigui, et à qui il promettait récemment encore une nouvelle fournée ? Pas du tout. Vous n’y êtes pas. Elle a honte parce que son papy refuse de lui laisser gentiment la place en PACA, et qu’il ne se laisse pas pousser vers la sortie par sa fille Marine sans protester.

Pire encore, il a le culot de contester le congrès postal qui devait officialiser son abandon du poste de président d’honneur du Front national, et voilà que la justice, qui ne lui a jamais fait de cadeau jusqu’ici, après avoir refusé sa déchéance de sa qualité de membre du FN, confirme l’illégalité de la procédure intentée à son encontre par le parti qu’il a fondé. C’est ce « spectacle » que Marion Maréchal Le Pen trouve « grotesque », en profitant au passage pour se déclarer « victime collatérale de ce conflit ». C’est sûr que la France va écraser une larme à l’idée que l’ancien président du FN pourrait présenter une candidature dissidente contre elle aux régionales. Ce serait vraiment trop z’injuste pour celle qui l’a toujours soutenu depuis le début de sa jeune carrière.

Mais que croyait donc sa tante Marine ? Qu’il suffisait de mettre « le vieux lion » sur une voie de garage en créant pour lui un poste honorifique pour qu’il inaugure les chrysanthèmes ? C’était bien mal connaitre son propre père. Cette erreur stratégique se paye cash à présent. Le Front national ne pourra pas faire l’économie d’un congrès physique, ce qui aura un coût financier, mais aussi politique, en brouillant le message du parti qui se prétend différent des autres au moment de la campagne pour les régionales. Et vous savez quoi ? Cela ne m’attriste pas.