Monsieur le président

Je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps… du temps j’espère que vous en aurez aussi pour réfléchir à votre réponse à la demande de grâce qui vous a été faite par ses avocates, ses filles, et une pétition aux signataires de tous horizons pour la condamnation de Jacqueline Sauvage à la suite du meurtre de son mari.

Je ne vous ferai pas l’injure de penser que vous n’étiez pas informé de la confirmation de son jugement par la cour d’appel à 10 ans d’emprisonnement ! À moins que vivant au-dessus de nous tous, les événements du petit peuple ne vous concernent pas, mais je préfère en douter.

Ras la coupole

Autant vous le dire tout de suite, je n’étais déjà pas très chaud pour vieillir, mais les récents faits divers concernant les divertissements de jeunes stagiaires aux dépens de résidents de maisons de retraite m’ont dissuadé définitivement de vouloir y finir mes jours. Si c’est indispensable de prendre de l’âge, à la rigueur, je veux bien, mais il est hors de question de me faire rattraper par celui dont j’oublie toujours le prénom, ah, oui, Alois, ou son copain Parkinson. Que ce soit bien clair : je refuse. Et de toute façon, je ne veux pas mettre les pieds dans un mouroir, fut-il de luxe, dans le cas improbable où mes revenus me le permettraient.

À bas le shah !

La signature d’importants contrats au cours de la visite en France du président iranien, Hassan Rohani, n’a pas manqué de soulever de nombreuses critiques. Est-il moral de commercer avec un régime où les droits de l’homme sont manifestement bafoués, où la presse n’est pas libre et les opposants systématiquement poursuivis ? À l’évidence, non, et pourtant la realpolitik a encore une fois pris le pas sur les convictions. Comme chaque fois qu’un dictateur se présente, ou quand un dirigeant français se rend dans un pays dirigé de manière autoritaire, la thèse officielle annonce que la France a fait la morale à ses interlocuteurs en les rappelant au respect des droits de la personne humaine.

Que reste-t-il ?

De nos amours, que reste-t-il, de ces beaux jours, une photo, vieille photo de ma jeunesse… ces paroles de la chanson de Trénet me reviennent en tête à l’occasion du départ fracassant de Christiane Taubira du gouvernement. La photo, déjà jaunie, c’est celle que l’on prend traditionnellement sur le perron de l’Élysée à la sortie du premier conseil des ministres fraichement désigné. En 2012, autour de Jean-Marc Ayrault (qui a dit Jean-Marc qui ?), on trouvait un panel relativement représentatif de la gauche. Bien sûr, on était loin du Front populaire de 1936, ou même de l’Union de la gauche de 1981, mais on y retrouvait diverses sensibilités.