Le discours d’un président

On qualifie souvent notre régime de monarchie républicaine. À ce titre, l’exercice du discours solennel à l’occasion de l’entrée au Panthéon de quatre grandes figures de la Résistance, pouvait s’apparenter au défi relevé par Georges VI d’Angleterre, quand il avait dû surmonter sa timidité maladive et un bégaiement tenace pour s’exprimer en public sur les ondes de la BBC et annoncer l’entrée en guerre de son pays contre l’Allemagne nazie en 1939. Sans être handicapé de la parole, François Hollande n’est pas précisément ce que j’appellerais un tribun, capable de galvaniser les foules par la seule puissance du verbe.

Service public

Le rapport remis au gouvernement sur l’avenir des trains Intercités établi par la commission présidée par Mr Duron est clairement inspiré par la recherche de la rentabilité et l’ouverture à la concurrence préconisée par la Commission européenne comme remède à tous nos maux. Poser la question de la rentabilité, c’est y répondre. C’est donc sans surprise que l’on apprend la proposition de supprimer 4 trains de nuit et un certain nombre de liaisons entre villes de moyenne importance, insuffisamment fréquentées.

Intraduisible ?

Le week-end dernier a été riche d’évènements, dont je n’ai pas eu l’occasion de rendre compte jusqu’ici. Je vais donc essayer de réparer cet état de fait par un de ces rapprochements audacieux dont je garde jalousement le secret. Et cela commence par un cocorico d’autant mieux senti qu’il s’est fait rare ces dernières années. Le cinéma français a été mis à l’honneur, grâce aux présidents du jury à Cannes, les réalisateurs américains Ethan et Joël Cohen. Ils ont eu l’élégance de renvoyer l’ascenseur que nous prêtons gracieusement à chaque production de Woody Allen, beaucoup plus populaire en France que dans son propre pays.

Fidélité

La nouvelle est un peu trop belle pour être complètement vraie, mais elle correspond suffisamment à l’air du temps pour être crédible. Selon La Provence, célèbre journal régional racheté par Tapie, les dealers des quartiers Nord de Marseille proposeraient une carte de fidélité à leurs clients pour les inciter à revenir se fournir chez eux. Comme dans n’importe quel petit commerce, la fameuse carte serait tamponnée après l’achat et donnerait droit à divers cadeaux et ristournes, destinés à entretenir l’amitié.