Gai savoir

Doit-on dire ménardise ou ménarderie ? J’avoue que j’hésite sur le meilleur terme à employer pour désigner la ration mensuelle de bêtise ou de connerie délivrée par le sympathique maire de Béziers, Robert Ménard. Avec une régularité de métronome, l’ancien secrétaire général de Reporters sans frontières, proche du Front national, additionne les provocations et multiplie les mesures douteuses sans que cela lui soustraie le moindre électeur ni divise radicalement ses soutiens. On se souvient de la crèche installée dans la mairie à Noël dernier et qui est reconduite naturellement cette année. Depuis, nous avons eu droit aux déclarations de haine à l’égard des réfugiés syriens, qui n’étaient pas les bienvenus, pas plus que les gens du voyage ou les étrangers en général.

Credo

Oui, je crois, que l’offre et la demande sont l’alpha et l’oméga des relations commerciales. Oui, je crois, que le marché atteint spontanément son point d’équilibre quand vendeurs et acheteurs se mettent d’accord sur un juste prix. Oui, je crois, que la sainte concurrence, comme la Providence, pourvoira à tout ce qui est nécessaire à des relations humaines harmonieuses. Oui, je crois, que l’économie est une science exacte et qu’elle permet, non seulement de prévoir les crises, mais aussi de les éviter. Ah ! Que le monde des croyants est beau et paisible, surtout si on le compare à celui des pratiquants.

Fichu quart d’heure

Depuis qu’Andy Warhol a déclaré que chacun pouvait désormais prétendre à un quart d’heure de célébrité, l’histoire semble lui avoir donné raison avec notamment l’éclosion de la téléréalité, capable de propulser de parfaits inconnus sur le devant de la scène pour une gloire éphémère. Ces « célébrités » fabriquées de toutes pièces ne tiennent évidemment la route que pour de courts moments avant de retomber dans l’anonymat qu’elles n’auraient jamais dû quitter. Mais tout le monde n’a pas cette chance douteuse et certains semblent vouloir forcer le destin, comme cet instituteur de maternelle qui a prétendu avoir été agressé au nom de Daech alors qu’il préparait sa classe.

La guerre de Sécession

On a un peu oublié les duettistes Roger Pierre et Jean-Marc Thibaud, qui ont fait les beaux jours du cabaret des années 50 et 60. Un de leurs sketches les plus célèbres parlait de la guerre de Sécession, qui avait cessé c’est sûr. Le sudiste contraint de changer de camp sous la menace s’écriait : « on l’a échappé belle ! Si ces salopards de sudistes avaient été plus nombreux, nous autres, les nordistes, on aurait bel et bien pris la pâtée, vous savez ». C’est un peu le goût amer que me laisse le résultat de ce deuxième tour des élections régionales.