Je ne suis pas une classe moyenne

Ou alors, si, mais je ne ressemble pas beaucoup à ceux que l’on qualifiera de classes moyennes supérieures, dont le pouvoir d’achat est sans commune mesure avec le mien, alors que je le trouve à peu près suffisant par rapport à des besoins relativement raisonnables. Je suis pourtant l’objet de toutes les attentions d’un président et d’un gouvernement en quête de rédemption et qui s’imaginent que les électeurs d’antan reviendront s’ils y trouvent leur intérêt. Le dernier avatar de ce calcul clientéliste, après le « plan Marshall » en faveur des classes moyennes soutenu par Gabriel Attal, consiste à lancer un site intitulé : « en avoir pour mes impôts ».

D’une jungle à l’autre

Je m’apprêtais à vous faire part de mon étonnement de ne pas entendre plus parler de la situation quand même préoccupante dans le cent-unième département français, théoriquement soumis aux mêmes règles que ceux de la métropole, bien qu’il soit situé à 9 000 km de Paris, celui de Mayotte. J’entendais tout juste aux informations qu’une opération de destruction de logements insalubres était sur le point de se produire et le discours lénifiant des autorités s’efforçait de banaliser ce processus, en soulignant les avantages pour la population locale, y compris les expulsés habitant des logements de fortune.

Monologue de sourd

La formule n’est pas de moi, mais je la fais mienne sans état d’âme. C’est la conclusion d’un chercheur, spécialiste d’Emmanuel Macron, qui a ainsi qualifié le discours du chef de l’état quand il s’est adressé aux Français lundi dernier pour essayer de « tourner la page » de la catastrophique réforme des retraites rejetée massivement par les principaux intéressés. Cet homme, qui prétend prôner le dialogue et la concertation, ne tient en réalité aucun compte de ses interlocuteurs. Nous en avons eu la preuve, si elle était nécessaire, au cours de son déplacement mouvementé à Sélestat.

Les raisons de la colère

Rappel rapide* sur le sens de ce sentiment de base, exprimée pour manifester un courroux, une irritation, une exaspération, en réaction à une situation jugée mauvaise, source de frustration, de blessures, d’humiliation. Au-delà de la colère individuelle, quand elle saisit tout un peuple, elle est une ressource d’énergie vitale, et un signal qui devrait alerter ceux ou celui contre lesquels elle est dirigée, pour l’Abbé Pierre, elle est une vertu. On la dit mauvaise conseillère, peut-être, mais on l’estime parfois légitime. Alors, elle sert à garantir notre liberté, notre dignité, notre respect, notre place dans les relations humaines.