La volonté du peuple

Sans être des foudres d’histoire avec une grande hache, nous connaissons tous la célèbre formule attribuée à Mirabeau : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple, et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes ». Cette phrase aurait été prononcée le 23 juin 1789 pendant les États généraux, prélude à la Révolution française, et après le non moins fameux Serment du Jeu de Paume, prêté par les députés pour s’engager à ne se séparer qu’après avoir rédigé une Constitution pour la France.

Brebis galeuses

L’accident s’est produit le jeudi 13 avril dernier, mais ce n’est qu’une semaine plus tard que le public a eu connaissance des faits, que je vous résume. Il s’agit de trois adolescents circulant sur un scooter de location, conduit par une jeune fille de 17 ans, qui a été percuté par une voiture de police dans le 20e arrondissement de Paris. J’emploie à dessein le mode indicatif et non pas le conditionnel, parce que cette version apportée par les familles et l’avocat des victimes est confirmée par quatre témoins qui ont vu la scène. Leur témoignage est accablant pour les policiers.

Le cancre

C’est une figure imposée de l’histoire de l’école. Le cancre est probablement aussi ancien que l’enseignement lui-même. On le représente volontiers affublé d’un bonnet d’âne, mis au coin ou relégué au dernier rang de la classe, tout près du radiateur, où, parait-il, il aimerait s’épanouir. Cette variante du fada, de l’idiot du village, a cependant acquis ses lettres de noblesse grâce à Jacques Prévert, qui l’a réhabilité dans un poème célèbre, qui commence ainsi : « il dit non avec la tête. Mais il dit oui avec le cœur. » Grâce à lui, au fond, on l’aime bien, ce cancre.

On connait la chanson

Peut-on tout chanter ? Comme pour le rire, la réponse est évidemment « oui, mais pas avec n’importe qui ! » Alors, quand une vidéo montrant le président de la République chanter une ritournelle pyrénéenne dans la rue avec un groupe de personnes a été diffusée sur les réseaux sociaux, le premier réflexe des médias « sérieux » a été de s’assurer de l’authenticité de la séquence. Il paraissait en effet assez improbable qu’Emmanuel Macron, quelques heures après avoir prononcé une allocution solennelle dans laquelle il confirmait qu’il avait enregistré le désaccord des Français et leur colère, mais qu’il n’en tiendrait aucun compte, se promène tranquillement dans Paris, avec une désinvolture toute cavalière, comme une sorte de doigt d’honneur adressé aux Français.