Sus aux assocs'

Sans désigner nommément les coupables, la maire de Calais a clairement livré à la vindicte populaire les associations qui viennent en aide aux réfugiés dans sa commune à la suite des violents incidents qui ont opposé des Afghans et des Érythréens, entraînant l’hospitalisation de 13 d’entre eux, dont 4 dans un état critique. Natacha Bouchart s’en prend à ceux qui tentent de venir en aide aux migrants en les accusant de les instrumentaliser pour « exister » et « avoir une tribune ». Dans la foulée, elle prétend également que les migrants « choisissent » de vivre dans la précarité.

La méprise et le mépris

En parcourant d’un œil un peu distrait le flux d’informations quotidiennes dans lequel je puise le sujet de ces chroniques matinales, j’ai relevé la mention d’un départ volontaire de Gérald Darmanin, le ministre mis en cause dans une affaire de viol. Tiens, me suis-je dit, cette personne aurait donc retrouvé une sorte de dignité humaine, un respect de lui-même et de sa fonction qui le pousserait à présenter sa démission à titre conservatoire. Mieux vaut tard que jamais. Et mieux vaut partir volontairement qu’être tenu de le faire après une mise en examen.

Le mari de la joggeuse

Nous serons tous d’accord pour dire qu’il est plus facile de prédire le passé plutôt que l’avenir. Je vous demande de me croire sur parole si je vous dis que j’ai été très mal à l’aise au moment où les premières interviews de la famille et des proches d’Alexia Daval, d’abord disparue, puis retrouvée morte, ont été diffusées. On aurait dit que cette jeune femme était uniquement la fille de ses parents, omniprésents, et que son mari ne comptait pour rien, malgré ses larmes et une affliction qui paraissait sincère.

La vieillesse est-elle une prison ?

J’ai été frappé de la similitude des situations entre l’accueil des personnes âgées dépendantes et le milieu carcéral. Ce n’est sans doute pas complètement par hasard si des mouvements de grève se sont produits dans les deux environnements très récemment. Dans les deux cas, les difficultés ne datent pas d’hier, mais les solutions peinent à se faire entendre. De la même façon que la surpopulation dans les établissements pénitentiaires crée un déséquilibre qui affecte à la fois les conditions de vie des détenus et les conditions de travail des surveillants, l’allongement de la durée de vie implique un nombre grandissant de personnes âgées et des besoins de plus en plus importants pour y faire face.