Touche pas à mon pote

Touche pas à mon pote, il est ministre. Jusqu’à un passé récent, le gouvernement se devait d’être exemplaire. Monsieur Propre avait demandé et obtenu la démission de ministres simplement soupçonnés d’avoir profité de leur situation pour en tirer quelque avantage financier. Il est vrai qu’ils venaient principalement de l’allié Modem, dont Jupiter ne souhaite pas qu’il lui fasse de la concurrence sur son propre créneau centriste. Subitement, le pouvoir vient de se rappeler que la présomption d’innocence s’appliquait jusqu’à preuve du contraire. François Bayrou ou Marielle de Sarnez apprécieront de ne pas en avoir bénéficié.

Consentement

C’est autour de cette notion de consentement que se jouait le procès en correctionnelle contre un jeune homme âgé de 28 ans au moment des faits, poursuivi pour atteinte sexuelle sur une mineure de 11 ans. Le tribunal de Pontoise a finalement décidé de se déclarer incompétent afin de permettre à la justice de réexaminer l’affaire et de décider éventuellement d’une requalification en viol. Les conséquences sur la peine encourue par l’accusé sont évidemment très importantes. On passe de cinq à quinze ou vingt ans de prison en cas de circonstances aggravantes.

L’âge du capitaine

La vérité sort souvent involontairement de la bouche de Christophe Castaner, délégué général de la République en marche, spécialiste des lapsus, qui a appelé dernièrement à l’Assemblée nationale le ministre de l’Intérieur, Christophe Colomb. Et en effet, ce gouvernement nous donne l’impression de redécouvrir l’Amérique tous les quatre matins. Cette fois-ci, il semble vouloir s’attaquer à l’enseignement des mathématiques, une matière dans laquelle nous serions à la traîne selon le fameux classement PISA. Le nouveau député et mathématicien Cédric Villani a remis hier un rapport dans lequel il préconise d’utiliser la méthode dite de Singapour, pays qui caracole en tête du classement en question.

Zéro SDF

C’était l’objectif, ambitieux, du président de la République, quand il promettait l’été dernier qu’il n’y aurait plus, d’ici la fin de l’année 2017, de femmes et d’hommes obligés de dormir dans la rue. Mais voilà, la bise et l’hiver sont venus, et nous sommes en droit de l’interpeler en lui demandant ce qu’il a fait aux temps chauds, à part pépier gaiment en se gargarisant de ses louables intentions. La réponse est malheureusement évidente : rien, ou peu de choses. Ce ne sont pourtant pas les idées qui manquent, mais plutôt la volonté politique.