La cuisine régionale
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 27 octobre 2015 10:42
- Écrit par Claude Séné
Les élections auront lieu début décembre et les premiers sondages commencent à fleurir alors que la campagne pour les régionales n’a pas encore officiellement commencé. Les listes sont à peine formées et beaucoup de candidats sont encore inconnus du grand public, ou souffrent « d’un léger défaut de notoriété ». À vrai dire, le plus inquiétant c’est le désintérêt annoncé pour ce scrutin qui pourrait cependant bouleverser la donne à 2 ans de l’élection majeure, celle du président de la République, à peu près la seule à mobiliser une partie importante des Français.
Les électeurs potentiels, non seulement ne connaissent pas toujours les candidats, mais ne sont guère informés du mode de scrutin. Moi-même, j’ai été obligé de me documenter sur la question et je voudrais vous faire profiter de ma science toute récente. Chacun sait quand même que le scrutin est effectué à la proportionnelle sur des listes représentant les principaux courants politiques de notre pays. Ce que l’on sait moins, c’est qu’une prime conséquente est attribuée à la liste arrivée en tête au 2e tour. Cette liste empochera 25 % des sièges en plus de la répartition des sièges restants au prorata du pourcentage obtenu. Prenons un exemple au hasard. Si le Front national obtenait plus de 40 % des voix en Nord-Pas-de-Calais-Picardie comme le prévoient certains sondages, il raflerait la mise avec 51 sièges sur 170 en proportion de ses suffrages, plus la prime de 42 sièges au premier, soit la majorité absolue au conseil régional. En théorie, le rassemblement des listes concurrentes pourrait le priver de cette place de premier, mais cela supposerait une entente entre forces contradictoires dont on ne prend pas véritablement le chemin.
Le candidat du parti Les Républicains n’a aucun intérêt à chercher une telle alliance et l’a fait savoir. Quant aux listes de gauche, le dilemme est presque insoluble. Se retirer purement et simplement du second tour priverait leurs formations de toute représentation régionale sans pour autant garantir un barrage au Front national. De la même façon, fusionner les listes entre les deux tours, à supposer que cela soit possible, reviendrait à un mariage entre une carpe et un lapin que les électeurs ne béniraient sans doute pas. Sans compter que Xavier Bertrand, tout comme Christian Estrosi dans l’autre région menacée par le FN, ne vaut guère mieux que la peste opposée au choléra. Bon appétit quand même !