La poire et le fromage

Le président de la République française, Emmanuel Macron, à peine rentré d’une tournée d’une partie des dictateurs africains, a reçu hier soir la visite du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane, pourtant réputé infréquentable depuis que l’on a appris avec certitude que c’était lui, personnellement, qui avait commandité l’assassinat d’un journaliste d’opposition, Jamal Khashoggi, attiré sciemment en 2018 dans un guet-apens à l’ambassade saoudienne de Turquie, massacré par un commando, puis démembré pour faire disparaitre le corps. À ce lourd passif s’ajoute évidemment la guerre injuste menée au Yémen, sans plus de justification que celle de Poutine en Ukraine.

Cuti-réaction

Dans un temps que les moins de vingt ans, que dis-je, de soixante ans, ne peuvent pas connaître, le dépistage de la tuberculose passait par une procédure de test consistant à inoculer une dose atténuée de la maladie par scarification, généralement en haut du bras, afin d’observer la réaction cutanée de l’organisme, déclarée positive en cas d’inflammation. La tuberculose a, fort heureusement, presque disparu dans les pays développés, et avec elle la pratique du dépistage systématique, mais l’expression « virer sa cuti » est restée pour évoquer un changement radical d’attitude sur un sujet quelconque. Il me parait s’appliquer judicieusement au changement de pied d’Emmanuel Macron vis-à-vis de Vladimir Poutine.

Ça commence à bien faire

La phrase est de Nicolas Sarkozy, en marge du Salon de l’agriculture de 2010, et c’est l’Environnement qui était dans le collimateur du chef de l’état. Alors qu’il avait lancé lui-même en mai 2008 le « Grenelle de l’Environnement », Sarkozy va amorcer un virage complet sur le sujet pour se ménager les bonnes grâces des agriculteurs. Il va donc charger le ministre de l’Agriculture de l’époque, un certain Bruno Lemaire, de modifier les modalités d’application des engagements en matière écologique pour détricoter les contraintes notamment en matière de pesticides.

Il faut qu’une porte…

Vous connaissiez déjà la pièce de théâtre d’Alfred de Musset, « il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée », mais désormais il va falloir être plus précis avec les déclarations de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui veut obliger les commerçants à laisser leur porte close quand leur magasin est climatisé. Et, après tout, cela semble être une mesure de simple bon sens afin d’éviter le gaspillage, car les petits oiseaux ne dépensent guère leurs économies dans les commerces, simplement parce qu’il y ferait plus frais l’été, et plus chaud l’hiver.