Les débauchés
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 7 février 2023 10:58
- Écrit par Claude Séné
On entend souvent ces temps derniers citer la trajectoire de certains ministres qui seraient venus de la gauche, comme si cela excusait en quoi que ce soit leur soutien à un président qui se situe de plus en plus clairement à droite, malgré un positionnement qui se voudrait au centre. Ils sont généralement le produit de ce que l’on a coutume d’appeler un débauchage, bien que l’on ne trouve pas grand-chose de rock and roll dans leur attitude, et encore moins de mœurs débridées. Il faut donc l’entendre au sens métaphorique, mais les mots sont toujours porteurs de sens, qui échappe parfois à ceux qu’il désigne.
Commençons par Marlène Schiappa, typique de ceux qui ont viré leur cuti tout en prétendant ne pas avoir changé. Avant qu’elle soit au gouvernement, elle tweetait des posts rageurs contre le projet de retraite porté par François Fillon. Il suffit de remplacer 67 ans par 64 ans et ils sont encore valables. Mais aujourd’hui, elle soutient le projet des retraites, tout en se prétendant toujours de gauche et en assumant sans complexe ses contradictions. Voyons ensuite Élisabeth Borne, dont la filiation de gauche est peu évidente. Ici, on se trouve devant une affection rare qui touche spécifiquement les capacités auditives de la cheffe du gouvernement : une surdité mono latérale qui lui permet d’entendre et d’écouter ce qui lui parvient par l’oreille droite, tandis que rien ne passe par l’oreille gauche. Ce qui explique qu’elle peut recevoir des interlocuteurs de différentes tendances et que seule la moitié des informations lui parvienne. Elle peut ainsi se targuer d’une attitude de concertation, sans jamais être dérangée par une forme de contradiction, dont elle pourrait dire qu’elle ne l’entend pas de cette oreille.
Passons à Olivier Véran, cas typique de nomadisme politique. Il soutient Sarkozy en 2007, puis se rapproche du PS pour être élu conseiller régional. Qu’à cela ne tienne, il va changer d’écurie en 2017 pour soutenir Macron. Auparavant, il aura servi fidèlement le quinquennat de François Hollande et suivi son bonhomme de chemin. Il est à présent porte-parole du gouvernement, mais prêt à retourner sa veste en cas de besoin. Un grand avenir lui est promis, quel que soit le sens du vent. Et venons-en enfin à Olivier Dussopt, dont la tête me rappelle irrésistiblement celle d’Olivier Broche, le plus petit des Deschiens, mais grand acteur. Transfuge du PS lui aussi, il est sous le feu des projecteurs comme ministre du travail, en charge du projet de retraites, mais aussi comme soupçonné de favoritisme pendant son mandat de maire d’Annonay. En attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire, il plombe son nouveau parti en ayant accepté en cadeau des lithographies de valeur d’un prestataire de service, avant de se rendre compte tardivement de son erreur.
Vous savez quoi, Monsieur Macron, ces prises de guerre, gardez-les.
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