
Habent papam
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 9 mai 2025 11:09
- Écrit par Claude Séné

Ce n’est pas pour faire le malin, mais la formule « habemus papam », traditionnellement utilisée pour annoncer l’élection d’un nouveau chef de l’Église catholique, se présente sous sa déclinaison latine de la première personne du pluriel, un « nous » inclusif dans lequel je ne peux pas me reconnaître, auquel j’ai donc substitué la forme de la troisième personne du pluriel, ils ou elles ont un pape. Néanmoins, tout en ne partageant pas la foi des chrétiens ni le respect d’une hiérarchie du clergé qui la sert, je dois reconnaître l’importance du personnage du nouveau pape et l’influence qu’il peut avoir sur l’évolution de nos sociétés.
Le cardinal qui succède au pape François s’appelait donc Robert Francis Prevost jusqu’à son élection rapide au 4e scrutin du conclave réuni à Rome. Né il y a 69 ans à Chicago, il est donc le premier pape originaire des États-Unis, ce qui semble réjouir Donald Trump, sévèrement critiqué par le pape François, qui aurait préféré « plus de ponts et moins de murs » de sa part. Américain de naissance, le nouveau pape avait choisi le Pérou, dont il avait obtenu la nationalité, pour exercer son magistère. Le futur pape avait exprimé son désaccord avec le vice-président catholique, JD Vance, préconisant de réserver son aide à ses proches en priorité, un discours que ne renierait pas le Rassemblement national. Le nouveau pape devrait donc poursuivre la ligne incarnée par François, qui se voulait proche du peuple, jusqu’à sa dernière sortie la veille de sa mort. Les spéculations vont bon train sur les orientations du nouveau pape et les évolutions possibles de l’église sur les questions de société. Par définition, le pape est toujours foncièrement le garant des traditions, et même ceux qui ont été considérés comme progressistes ont cheminé à pas comptés.
Robert Francis Prevost a choisi le nom de Léon XIV pour exercer son pontificat. Il se situe ainsi dans la lignée de Léon XIII et de son encyclique sur la condition ouvrière, dont on peut penser qu’elle inspirera son action. Par contre, les quelques avancées sur l’homosexualité dont François avait dit : « qui suis-je pour juger ? » ne seront pas nécessairement poursuivies ou amplifiées. Il en va de même pour ce qu’il est convenu d’appeler des faits de société pour les fidèles, depuis l’IVG, farouchement condamnée par François, jusqu’à l’euthanasie, toujours tabou absolu, sur lesquels il y a peu de chance d’évolution favorable. Je retiendrai surtout les premiers mots de Léon XIV qui a lancé un appel à la paix, ce à quoi l’on ne peut que l’encourager à faire des travaux pratiques, si son influence peut-être de quelque utilité.