
Notre ami Soloviev
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 27 août 2025 11:07
- Écrit par Claude Séné

Vous avez remarqué ? On n’entend plus aucune déclaration officielle de la Russie sur la rencontre au sommet entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenski que Donald Trump appelait de ses vœux pour tenter d’entamer des discussions en vue d’un cessez-le-feu ou d’une trêve permettant un début de processus de paix entre les belligérants. Après avoir fait vaguement des propositions qu’il savait inacceptables sur le lieu éventuel de la rencontre, le clan russe s’est terré dans un silence qui ne laisse rien présager de bon quant à une issue positive du conflit. Quant à l’administration Trump, elle s’est bien gardée de remettre la question des sanctions sur le tapis, malgré l’absence de geste positif, même symbolique, depuis l’ultimatum du président des États-Unis, largement expiré sans conséquences notables.
Ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui ont infligé une sanction économique majeure à la Russie, en frappant sévèrement ses installations de raffinage, faisant ainsi deux pierres d’un coup : la Russie a été contrainte d’importer du pétrole raffiné alors qu’elle est habituellement exportatrice de pétrole brut. Impossible de cacher ce camouflet à la population qui fait la queue aux stations-service. Et un manque à gagner important pour son économie qui repose pour un quart sur l’activité pétrolifère, et qui, à terme, peut jouer sur l’issue de la guerre, plus que les sanctions économiques décidées à Washington ou en Europe. Devant l’impasse des négociations directes, les pays alliés de l’Ukraine tentent de s’entendre sur des modalités de garanties pour éviter une reprise des hostilités par la Russie, en cas d’accord entre les belligérants. À tort ou à raison, c’est la France qui a fait l’objet principal des attaques du propagandiste en chef de la télévision russe, Vladimir Soloviev. Dernièrement, pour illustrer sa conception toute personnelle de ce qu’est un compromis, il a pris l’exemple de la capitale française. Il imagine que l’armée russe a pris Paris, sans difficulté, naturellement, et qu’il doit négocier avec les autorités françaises.
Pour lui, le compromis consisterait à ne garder « que » les Champs-Élysées, et octroyer généreusement le reste de la capitale aux Français. Il voit déjà Emmanuel Macron en train de « lécher les bottes d’un officier russe » en signe d’allégeance. Vous trouvez ça dur ? C’est infiniment plus clément et civilisé que ses précédentes menaces. C’est ainsi qu’il rappelait en 2023, quand la France décidait de fournir des tanks à l’Ukraine pour qu’elle puisse se défendre, que la Russie possédait assez de missiles pour réduire la France en cendres, en « oubliant » que la dissuasion nucléaire repose sur le risque de subir des représailles apocalyptiques qui anéantiraient aussi l’agresseur. Dans une interview de mai 2025 donnée à l’émission française Quotidien, il tenait des propos hallucinants contre la France et les Européens, accusés de tous les maux et traités de nazis. Si Poutine parle peu, Soloviev s’en charge, et il n’est jamais démenti.