Dur métier

Que celui de porter la parole du gouvernement, en réalité celle du président de la République, quand il s’agit d’annoncer des décisions qui ne sont pas encore prises, de telle sorte qu’on ne puisse pas par la suite démontrer une quelconque contradiction dans le discours officiel. Le jeunot désigné comme porte-parole, Gabriel Attal, semble avoir fait l’objet d’un bizutage de bienvenue quand on l’a chargé de présenter l’éventualité d’un confinement « très serré », une expression suffisamment floue pour s’adapter à toutes les situations. L’explication de texte a d’ailleurs entretenu le suspense en restant dans l’ambiguïté la plus totale.

On a retrouvé Gérald Darmanin !

Ça faisait un moment qu’on n’avait plus de ses nouvelles, alors que pendant longtemps il se saisissait de toutes les occasions pour faire parler de lui. Au point de friser l’overdose. Si bien que j’étais à deux doigts de déclencher l’alerte enlèvement, qui a fait les preuves de son efficacité pour le retrouver, quand j’ai été rassuré. Le ministre est vivant. Il est même sain et sauf et sa conférence de presse en compagnie de Marlène Schiappa pour présenter les résultats de l’action ministérielle l’a démontré amplement.

La grogne à bas bruit

La pandémie a beau occuper la presque totalité de l’espace médiatique, elle ne peut pas masquer les problèmes qui existaient auparavant et qui ne sont toujours pas réglés, quand ils ne sont pas aggravés par les circonstances sanitaires. C’est donc aujourd’hui une sorte d’aboutissement d’un conflit larvé qui va mobiliser des acteurs de la vie scolaire à travers une grève et des manifestations à Paris et dans tout le pays. Cela faisait longtemps qu’une action unitaire n’avait pas rassemblé autant d’organisations. Les principaux syndicats enseignants y participeront, ainsi que les organisations étudiantes et lycéennes, les infirmières scolaires, les parents d’élèves, etc.

Les codes ont changé

Au moment où les Français se demandent à quelle sauce ils vont être mangés, si, quand et comment ils vont devoir encore se barricader dans un nouveau confinement dont personne ne semble pouvoir mesurer l’efficacité, les messages officiels, qu’ils viennent des politiques au pouvoir comme des autorités sanitaires, n’auront jamais été plus péremptoires et contradictoires. Les quelques certitudes sur lesquelles nous croyions naïvement pouvoir nous appuyer sont désormais battues en brèche, et nous savons moins que jamais à quel saint nous vouer.