Un temps précieux

Alors que François Gabart vient de battre le record du tour du monde à la voile en solitaire, avec un temps de 42 jours 16 heures 40 minutes et 35 secondes, soit presque moitié moins que Philéas Fogg en ballon, ce dont j’avoue, je ne me soucie guère plus que d’une guigne, voilà que nous apprenons que le Premier ministre a économisé deux heures sur son voyage de retour depuis la Nouvelle-Calédonie. Il a donc fait encore mieux que notre Johnny national au cours du Paris-Dakar, quand il s’exclamait au bivouac : « dire que si on n’avait pas perdu une heure et quart, on serait là depuis une heure et quart ! »

La grenouille

Jamais, nous autres Français, n’auront autant mérité le surnom sous lequel nous sommes connus dans le monde anglophone, où, vous le savez, on nous traite de « frogs », parfois affectueusement, mais le plus souvent avec une pointe de moquerie qui ne vous aura pas échappé. C’est à notre réputation de mangeurs de batraciens que nous devons évidemment ce sobriquet, notamment quand nous les cuisinons à la Provençale ou en persillade, et que nous les dégustons dans les guinguettes de bord de Loire. Dans le Bébête show français, inspiré du Muppet show américain, Kermit la grenouille prenait les traits de Kermitterand.

Esprit chagrin

J’avoue. Je me suis senti visé par la déclaration définitive d’Emmanuel Macron au sujet des esprits chagrins qui ont critiqué son séjour en famille au château de Chambord, en y voyant un symbole monarchique. Comme s’il m’avait vu venir, moi et les quelques politiques et journalistes qui n’ont pas fait de la brosse à reluire leur principal outil de travail, au contraire de Laurent Delahousse. Je dirais même que je fais partie des mauvais esprits qui ont cru qu’il voulait y célébrer son 40e anniversaire, lui qui ne songeait qu’à fêter Noël avec un peu d’avance.

« L’imprévu que l’on n’avait pas prévu »

C’était la formule de ma garagiste pour s’excuser du retard des travaux. Cela n’est pas si idiot que ça en a l’air, car bien sûr l’imprévu est par définition quelque chose que l’on ne pouvait pas prévoir, qui vous tombe dessus d’une manière inattendue, mais je maintiens que l’on devrait être en mesure de prévoir l’imprévisible, c’est ce qui se fait entre autres dans l’étude des situations de sécurité si l’on veut qu’elle soit maximum et trouver les parades possibles.