Estoy bien ?

 Il ne vous aura pas échappé que dans les médias, à travers la publicité ou les enquêtes, on s’inquiète de notre bien-être, avec des intentions plus ou moins philanthropiques, mais plus souvent intéressées, car il est rare que ce ne soit pas pour la promotion d’un livre, d’un produit alimentaire, d’un appareil miracle se proposant de régler tous vos maux.

 En fait, le bien-être c’est un état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit, dixit Larousse. Cela paraît simple, c’est pourtant difficile à atteindre pour le plus grand nombre, quand on pense aux moyens nécessaires pour y parvenir.

 

L’OCDE, avec son étude « comment va la vie », le ministère de la Santé, le ministère du Travail, s’intéressent fortement à cette notion sur laquelle s’appuie l’équilibre d’une société.

 

Les entreprises se mobilisent pour apporter le bien-être au travail, et proposent différentes stratégies, lieu de pause, moment de méditation, massages gratuits… l’objectif étant de rendre les employés plus efficaces. Même si cela paraît enchanter les bénéficiaires, plusieurs sociologues pensent que la solution est plutôt dans le changement des modèles de l’entreprise pour créer de la valeur : le partage du pouvoir, la prise d’initiative par les salariés pour leur redonner de la maîtrise sur ce qu’ils vivent, leur faire confiance, serait bien plus efficace pour lutter contre le stress. Mais peu de chefs d’entreprise sont prêts à jouer ce jeu !

 

 D’après une enquête (Nouvel Observateur octobre 2013), les cadres de la fonction publique sont heureux au travail à 90 %, ils sont suivis par les agriculteurs à 84 % (malgré un suicide tous les deux jours en France dans leurs rangs), car ils se sentent utiles à la société, viennent ensuite les enseignants, malgré leurs difficultés quotidiennes.

 

Quant au bien-être social, il est difficile à atteindre pour tous les chômeurs et exclus du système même bénéficiaires des aides sociales… Au Canada, l’allocation versée par l’État aux personnes défavorisées s’appelle « le bien-être social », c’est un peu de l’humour noir ! En tout cas, ceux qui se contentent de cette aide ne sont pas près d’utiliser toutes les structures que la recherche du bien-être personnel a fait fleurir. Il existe des annuaires des « centres de bien-être », on y trouve de tout : de la réflexologie, de la relaxation, du shiatsu, de la sophrologie, de l’hypnothérapie, de l’autohypnose, et des coachings en tout genre, sport, nutrition, sommeil, perte de poids…

 

Le bien-être, encore un concept qui sépare le monde des nantis de celui de ceux qui n’ont même pas les moyens de satisfaire « les besoins élémentaires du corps » ! C’est la partie visible de l’iceberg qui cache la crise profonde morale, économique, financière, écologique qui perturbe le monde.

 

Même si l’on ne peut pas refuser toutes les avancées qui ont doublé l’espérance de vie sur la planète, les effets collatéraux tels que la dégradation de la biodiversité de l’environnement, la création de conflits internes et de guerres… me font avoir la nostalgie de ce sentiment de « bonaise » ressenti dans mon enfance dans les situations les plus simples et qu’il semble aujourd’hui si difficile à recréer.

 

Je vous souhaite à tous de le retrouver !

 

L’invitée du dimanche