Porte ouverte

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Je serais tenté de dire que cela fait parfois du bien de pouvoir enfoncer une porte ouverte, comme on dit que ce qui va sans dire va encore mieux en le disant. Il y a quelques évidences économiques dont le ministre qui en chargé semble faire fi allègrement.

 

Quand j’entends un homme politique annoncer qu’il veut s’occuper de quelque chose « sans tabou », je sais désormais, tout comme vous, qu’il faut se préparer au pire. Sarkozy nous a joué cette musique, avec les résultats que l’on sait, Emmanuel Macron, le gaffeur volontaire, nous propose une reprise, à peine réorchestrée au goût du jour, avec ses déclarations sur l’indemnisation du chômage. L’idée de base est simple. Tout le monde s’accorde à peu près sur le chiffre de 6 millions de chômeurs au minimum dans notre beau pays, dont 3 millions et demi sont plus ou moins bien indemnisés. La cause principale de cet état de fait est bien sûr le manque d’offres d’emplois, la pénurie d’activité, la croissance insuffisante. Dans une certaine mesure, le patronat, sur qui repose une grande partie de la création d’emplois, n’est pas hostile à un certain volume de sous activité, partant du principe que le chômage a pour effet mécanique de modérer les revendications salariales. On a vu dans un passé récent des exemples de cynisme absolu par le chantage à l’emploi permettant d’imposer des régressions sociales, ce qui n’a pas empêché la fermeture ultérieure des entreprises concernées. Non, ce qui ennuie le Medef, c’est l’indemnisation, dont le budget ampute ses bénéfices.

D’où cette fable selon laquelle les chômeurs seraient les responsables de tous leurs maux, car paresseux et tricheurs. Une étude de Pôle emploi aurait dénombré 20 % de demandeurs d’emploi qui ne chercheraient pas « activement » un poste. C’est ballot. Ils auraient sûrement trouvé chaussure à leur pied. En réalité, il s’agit une fois de plus d’accréditer l’idée de compétition entre les salariés, en activité ou non. Il n’y en aura pas pour tout le monde, battez-vous, écrasez la concurrence, passez sur le corps des plus faibles et vous survivrez.

Quand la droite nous sert cette soupe à la grimace, on ne peut guère s’en étonner, mais quand un gouvernement qui se réclame de la gauche nous propose le même potage, on est en droit de se demander ce que sont devenues les valeurs d’humanisme et de fraternité sur lesquelles ils se sont fait élire.

Commentaires  

#1 jacotte86 13-10-2014 10:51
please , Claude fais quelque chose le climat est trop moche!!!
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