Mercredi, c’est Sarkozy

Le cauchemar du chroniqueur, c’est bien entendu la panne d’inspiration, l’actualité molle, le désert dans les faits divers, la grève des people. Heureusement, depuis le retour aux affaires du chef de l’UMP, le mercredi, mais aussi le lundi, le mardi, le jeudi, le vendredi ou le samedi, c’est Sarkozy. Avec lui, on n’est jamais déçu. Voyons la fournée du jour. D’abord, il y a eu ce dérapage incontrôlé à propos de la législative partielle du Doubs. Faute d’avoir tranché immédiatement, Sarkozy a laissé la cacophonie s’installer dans son parti et a même été mis en minorité dans sa propre formation. Impensable il n’y a pas si longtemps.

 

Contesté par les siens, il a vu sa cote s’effondrer chez les sympathisants et plus encore chez le commun des électeurs. La maladresse qui tue, c’est cette conférence rémunérée à Abou Dhabi pendant que l’UMP se déchirait sur la stratégie à adopter vis-à-vis du Front national, renouant avec le côté fric de la Force. Un effet dévastateur sur les Français « de base » qui souffrent toujours de la crise. Cette attitude trouve pourtant grâce aux yeux de Rachida Dati, pas rancunière malgré son éviction des instances dirigeantes, qui n’y voit qu’une activité professionnelle normale. « Il n’est pas rentier », s’exclame-t-elle maladroitement, en oubliant qu’il perçoit environ 6000 euros bruts par mois en tant qu’ancien président ainsi que des primes de sujétions spéciales dont le montant est tenu secret, sans compter tous les frais assumés par l’état pour lui permettre d’exercer une activité politique.

Vous me direz, assurer les vieux jours des présidents qui n’ont pas le bon goût de mourir dans l’exercice de leurs fonctions, ça n’a pas de prix. Pour Sarkozy, si. Il vient d’obtenir le prix du plus grand menteur en politique à la suite de sa campagne pour la reconquête de l’UMP. Un prix décerné par un jury de journalistes pour les 17 bobards répétés en boucle de discours en discours, auxquels on le soupçonne d’avoir fini par croire lui-même, à défaut d’en convaincre les autres. La compétition était pourtant rude. Après avoir succédé à Super menteur à la tête de l’état, il devait faire oublier Jérôme Cahuzac, distingué par le jury d’un prix spécial pour l’ensemble de son œuvre. Et il y est arrivé. Merci qui ? Merci Nicolas Sarkozy !