Camarade Poutine

C’est un joli nom, camarade, chantait Jean Ferrat, avant de préciser que c’était aussi un nom terrible quand les chars soviétiques écrasaient le Printemps de Prague initié par Alexandre Dubcek en 1968. L’URSS n’est plus, mais Wladimir Poutine a bâti son empire en s’appuyant sur le nationalisme russe et en flattant les nostalgiques de la Russie éternelle, à la façon d’un Donald Trump qui promet de rendre à l’Amérique sa grandeur passée. Le locataire du Kremlin est parvenu à ses fins en écrasant Alep sous les bombes pour assurer une victoire militaire au dictateur Bachar El-Assad.

Petit mariage entre amis

Comme beaucoup de chroniqueurs, je suis un peu orphelin de Nicolas Sarkozy, qui a disparu des écrans radars après avoir fait le service minimum pour « soutenir » son rival et ancien collaborateur dans la course à l’Élysée. Vous vous souvenez, c’était le bon temps : un petit creux dans l’actualité ? Un besoin de se changer les idées ? Hop ! il suffisait de demander, Nico avait toujours un tour dans son sac, au point d’alimenter une rubrique régulière intitulée : lundi, c’est Sarkozy. Heureusement, la relève est assurée, et voici donc : mercredi, c’est Balkany !

Post-vérité

Si l’on en croit le dictionnaire britannique d’Oxford, ce néologisme serait le mot de l’année 2016. Il existe depuis une dizaine d’années déjà, mais il a pris tout son sens et démontré toute sa pertinence à l’occasion de deux évènements majeurs, le Brexit et l’élection de Donald Trump, sur des bases éminemment mensongères. Le camp des opposants au maintien dans l’Union européenne n’a pas hésité à mentir éhontément sur les conséquences de cette sortie, quitte à reconnaître, après le vote, que ses affirmations étaient fausses et qu’il n’avait rien prévu en cas de victoire.

Une urgence interminable

Un des derniers actes du gouvernement actuel devrait être de demander une 5e prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 15 juillet 2017, c’est-à-dire après les élections présidentielles et législatives. Ce qui était au départ un dispositif d’exception est en passe de devenir la règle. Au point que l’on peut se demander si un jour il sera possible de se passer de ces dispositions qui restreignent les libertés individuelles et permettent de déroger au droit commun, notamment en matière de perquisition. Ce qui serait une manière insidieuse de modifier l’état de droit sous prétexte de lutte antiterroriste.