 
Promesse tenue
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 31 octobre 2025 11:05
- Écrit par Claude Séné
 
On accuse souvent les responsables politiques de ne pas tenir leurs promesses. C’est un reproche que l’on ne pourra pas faire à Gérald Darmanin, en tout cas sur un point précis. Il avait annoncé son intention de rendre visite au détenu le plus célèbre du moment, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, dès connue sa condamnation dans l’affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de 2007, et son incarcération provisoire à la prison de la Santé. C’est chose faite depuis mercredi, et une nouvelle polémique a ainsi été déclenchée, après celle suscitée par la présence policière dans la maison d’arrêt pour assurer la sécurité de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de ses codétenus.
Gérald Darmanin avait assuré vouloir rendre visite à l’ami, plus qu’au personnage public, sans doute pour éviter de paraître prendre parti dans une affaire toujours en cours puisque le désormais condamné a interjeté un appel, non suspensif, certes, mais dont il se sert dans la procédure, comme c’est son droit. Mais Gérald Darmanin a pris soin de préciser qu’il peut, en qualité de ministre de la Justice, visiter à toute heure du jour ou de la nuit, pour s’assurer du respect des règles et des conditions de détention de n’importe quel détenu. Ce n’est donc pas le citoyen Darmanin qui a rendu visite à un condamné lambda. Un collectif d’avocats a d’ailleurs déposé une plainte en bonne et due forme contre le ministre pour une apparente prise illégale d’intérêt, considérant que sa visite et ses propos constituaient un soutien implicite, dans une affaire où il devrait respecter un devoir de réserve. Il pourrait être traduit devant la Cour de Justice de la République, pour ce non-respect de la séparation des pouvoirs.
Si le ministre n’a eu aucun problème à rendre visite à son ami et s’entretenir longuement avec lui, il n’en a pas été de même pour deux députés de la France insoumise, Danièle Obono et Ugo Bernalicis, qui ont exercé un droit de contrôle des lieux de privation de liberté pour vérifier que les exigences de dignité des personnes soient respectées. La presse de Bolloré les a accusés de récupération politique et la présidente de l’Assemblée nationale leur a rappelé par courrier le règlement qu’ils ont pourtant respecté à la lettre, comme s’ils étaient en faute. Pour LFI, ces députés se sont saisis des questions générales et n’ont pas demandé à rencontrer Nicolas Sarkozy. Par exemple la surpopulation carcérale qui atteint 190 % à la Santé. On pourrait y ajouter l’inquiétante difficulté à assurer la sécurité des détenus, qui a amené le Garde des Sceaux à mobiliser 2 fonctionnaires de police en permanence dans le quartier spécial réservé aux personnalités dites désormais « vulnérables » pour effacer l’image désastreuse de privilèges autrefois réservés aux VIP.
 
                                                                                                                         
 
