À l’ouest, enfin du nouveau
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 - Catégorie : Diabloguiste
 - Publié le lundi 3 novembre 2025 10:41
 - Écrit par Claude Séné
 
Depuis la fin de mandat difficile de l’ancien président Joe Biden et la candidature forcée de son ex-vice-présidente Kamala Harris, mal préparée, le parti démocrate américain apparaissait comme orphelin d’une personnalité susceptible d’entraîner les foules, et de susciter un espoir crédible des progressistes, tandis que Donald Trump profite à plein de sa position de président largement élu il y a un an, signant des décrets à tour de bras, et enchaînant les déclarations à sa gloire personnelle. En face du bulldozer soutenu par les républicains, le parti démocrate ne semblait pas en mesure de lui opposer un adversaire à sa mesure, obligé d’aller chercher l’éternel recours, Bernie Sanders, 84 ans, pour porter ses couleurs.
Mais la relève semble enfin assurée avec l’émergence d’un candidat jeune, au profil atypique, donné grand favori de l’élection municipale à New York, qui se déroulera demain. Âgé de seulement 39 ans, Zohran Mamdani, qui est né en Ouganda et a vécu un temps en Afrique du Sud avant d’être naturalisé Américain, se définit comme socialiste démocrate. Il défend la cause palestinienne et pratique la religion musulmane. Son charisme est reconnu par tous et il a fait une courte carrière comme rappeur. Il a fait son chemin dans l’appareil démocrate jusqu’à se présenter aux Primaires démocrates, qu’il remportera haut la main, en partie grâce à des scandales touchant ses concurrents directs. Il affrontera un autre démocrate qui se présente en indépendant après avoir été battu par Mamdani, et un candidat républicain largement distancé dans les sondages. Sauf coup de théâtre, le jeune candidat devrait donc être largement élu demain et devenir le nouveau maire de New York. Ses points forts sont des propositions progressistes telles que la gratuité des transports, le plafonnement des loyers ou des garderies gratuites pour les enfants.
Depuis Barak Obama, c’est peut-être le candidat le mieux placé pour représenter la fraction de l’électorat américain qui ne se reconnait pas dans l’idéologie MAGA (make America great again) et son bras armé, la police antiimmigration (ICE), qui sévit dans la plupart des états démocrates insuffisamment zélés au goût de Donald Trump. Le probable futur maire de New York a d’ailleurs été adoubé par l’ancien président Obama, qui avait fait naître tant d’espoirs qui ne se sont guère concrétisés à l’image du prix Nobel de la paix qui lui a été attribué par anticipation et dont les effets ne se sont jamais vraiment concrétisés. Le point faible de Zohran Mamdani, c’est paradoxalement l’avers de sa force. Il est légitime pour s’adresser aux minorités, en anglais, hindi ou espagnol, mais perçu comme extrémiste par les conservateurs. Ses adversaires l’accusent de « communisme » ou « d’antisémitisme ». S’il ne peut pas représenter le parti démocrate aux prochaines élections présidentielles, son poids pourrait cependant compter dans le résultat final.
                                                                                                                        
 