Qu’en termes galants…

… ces choses-là sont mises, s’exclame Philinthe dans le Misanthrope. Qu’aurait-il dit s’il avait connu François Fillon, qui manie à la perfection l’art de la nuance, le sens de la mesure et la capacité à trouver le mot juste, propre à décrire objectivement une situation ? Sans vouloir passer pour pédant, voire cuistre, je ne peux que souligner ici l’emploi judicieux de la figure de style dans ses déclarations empreintes de pondération et dénuées de tout parti-pris. En effet, que dit Chimène à Rodrigue pour lui déclarer sa flamme ? Qu’elle l’aime ? Point du tout.

Privatisations

La période de la campagne électorale présidentielle est propice aux lobbyistes de tout poil qui y voient une occasion de forcer la main aux politiques dans l’espoir de leur arracher des concessions. La plupart du temps, les grandes manœuvres restent souterraines et peu connues du grand public. C’est ainsi qu’il vous aura peut-être échappé que l’enseignement privé catholique espère obtenir de nouveaux avantages pour accroître son influence par rapport au secteur public de l’éducation. Partant du constat que l’état réserve 80 % de ses financements aux établissements publics et 20 % au secteur privé, le Secrétariat général à l’enseignement catholique appelle à reconsidérer ce ratio.

L’ami prodigieux

Dimanche dernier, mon invitée faisait ici même l’éloge du roman d’Elena Ferrante, « l’amie prodigieuse », qui lui semblait raconter sa propre histoire. Eh bien, j’ai un scoop, qui est de nature à vous étonner : le président Donald Trump aurait un ami. Si, si ! et même un ami prodigieux, dans la mesure où rester ami d’un mégalomane paranoïaque est déjà un exploit en soi. Afin que nul n’en ignore, cet ami porte un nom, ou du moins un prénom, ce qui est suffisant pour lui donner une personnalité crédible.

On nous cache tout

Dutronc le chantait déjà en 1967 : on nous cache tout, on nous dit rien. Depuis, cela n’a fait qu’empirer. Et surtout, on nous embobine avec de fausses nouvelles. C’est du moins le leitmotiv qui préside à la défense des candidats empêtrés dans des affaires gênantes. Ils sont toujours victimes de cabales parce qu’ils « dérangent ». Qui ? Mystère ! Une firme, un conglomérat, une conspiration, des comploteurs qui veulent à tout prix le déclin de la France en empêchant les honnêtes gens de voter comme il convient.