Coup de théâtre

Rien, décidément, ne se passe comme d’habitude dans cette campagne présidentielle. Et la surprise, c’est qu’il n’y a pas de surprise. Pour l’instant. Car on ne sait jamais. Aucun des thèmes habituellement mis en avant pour ces élections ne s’est véritablement imposé. Le chômage, en principe préoccupation numéro un des Français, n’a pas fait recette. La proposition de revenu universel de Benoit Hamon, qui avait suscité la polémique pendant les primaires, a très vite été remisée, au point de ne plus faire l’objet de contestation pas plus que d’adhésion.

Marine Le Pen a bien tenté de ressortir le vieil épouvantail de l’immigration, mais sans beaucoup de succès, comme si même les moineaux n’y croyaient plus et identifiaient les vieux habits et le chapeau comme des vestiges d’un autre temps, apparences d’un danger imaginaire. Jean-Luc Mélenchon a laissé tomber le « bruit et la fureur » au profit de la modernité des hologrammes, mais la forme éclipse un peu le fond. Je ne parle même pas du flou artistique qui entoure les intentions du candidat ni de gauche, ni de gauche. Quant à François Fillon, c’est vrai qu’avec lui il est question de fond, mais au pluriel, tant l’argent a pollué sa campagne. L’absence d’un candidat écologiste, bien que les thèmes de l’environnement soient intégrés dans les propositions de Mélenchon ou de Hamon, n’a pas permis non plus de développer cette thématique, pourtant très importante.

C’est donc la question de la sécurité qui a failli, j’allais dire comme d’habitude, devenir la pierre de touche, la clé de cette élection. Imaginez que les deux olibrius de Marseille aient réussi leur coup et provoqué un attentat à la veille du premier tour. La surveillance et la protection rapprochée des candidats auraient sans doute permis d’éviter que l’un d’entre eux soit tué, mais de nombreuses victimes auraient pu être déplorées. Qu’aurait-on dit alors ? Si la cible était comme on le croit François Fillon, n’aurait-il pas tiré parti de cette situation ? n’aurait-il pas bénéficié d’un statut victimaire, à la puissance 10, lui qui se jugeait déjà persécuté pour ses turpitudes ? notez bien que l’on peut s’interroger sur le degré de conscience politique des apprentis djihadistes obligés de se référer à une page de journal pour identifier la cible supposée de leur action, qui a quand même été Premier ministre et dont la tête est placardée sur tous les panneaux électoraux de France et de Navarre. Cela aurait été particulièrement injuste que le crime profite à cet homme qui s’est discrédité par son mépris des Français et son abus de confiance à leur égard en piochant cyniquement dans la caisse publique. Mais le coup de théâtre, comme la guerre de Troie, n’a pas eu lieu.

Commentaires  

#1 Jacotte massé 20-04-2017 11:25
vivement dimanche prochain comme dirait mon animateur préféré chouchou des ménagères de plus de 50 ans... ma décision est prise je voterai selon mes convictions et merde pour le vote utile, il sera toujours temps de se trahir soi même dans le dilemme du 2ème tour
Citer