Agenda

On connait l’expression « courrier de ministre » pour désigner la masse de questions qui se posent à ces grands commis de l’état, mais il faut y joindre un corollaire au moins aussi épineux à résoudre, celui de l’agenda, de l’emploi du temps. On a vu récemment le casse-tête du retour de Nouméa du Premier ministre pour lequel il a fallu improviser la location d’un coûteux avion privé pour qu’il arrive en temps et en heure pour un conseil de défense. Oui, c’est cher, a « assumé » Édouard Philippe en levant intérieurement un doigt d’honneur aux Français.

Ben mon Collomb !

Est-ce la fonction qui crée l’organe ? Ou faut-il avoir des aptitudes particulières pour assumer la charge de ministre de l’Intérieur ? Toujours est-il que Gérard Collomb, qui avait une image plutôt « pépère » est en train de virer à une brutalité que n’aurait pas désavouée un Nicolas Sarkozy des grands soirs, ou un Charles Pasqua des petits matins enfonçant les portes de l’église Saint-Bernard à coups de hache pour en déloger les sans-papiers. D’où vient cet excès de zèle qui a poussé l’ancien maire de Lyon à pondre une circulaire immédiatement qualifiée de honteuse par les associations humanitaires ?

Un temps précieux

Alors que François Gabart vient de battre le record du tour du monde à la voile en solitaire, avec un temps de 42 jours 16 heures 40 minutes et 35 secondes, soit presque moitié moins que Philéas Fogg en ballon, ce dont j’avoue, je ne me soucie guère plus que d’une guigne, voilà que nous apprenons que le Premier ministre a économisé deux heures sur son voyage de retour depuis la Nouvelle-Calédonie. Il a donc fait encore mieux que notre Johnny national au cours du Paris-Dakar, quand il s’exclamait au bivouac : « dire que si on n’avait pas perdu une heure et quart, on serait là depuis une heure et quart ! »

La grenouille

Jamais, nous autres Français, n’auront autant mérité le surnom sous lequel nous sommes connus dans le monde anglophone, où, vous le savez, on nous traite de « frogs », parfois affectueusement, mais le plus souvent avec une pointe de moquerie qui ne vous aura pas échappé. C’est à notre réputation de mangeurs de batraciens que nous devons évidemment ce sobriquet, notamment quand nous les cuisinons à la Provençale ou en persillade, et que nous les dégustons dans les guinguettes de bord de Loire. Dans le Bébête show français, inspiré du Muppet show américain, Kermit la grenouille prenait les traits de Kermitterand.