L’acquitteur acquitté

Ouf ! on l’a échappé belle… Rendez-vous compte de l’effet désastreux qu’aurait eu une condamnation du ministre de la Justice pour de possibles conflits d’intérêts ! Fort heureusement, Dieu, ou son plus proche représentant dans notre superbe pays, j’ai nommé Emmanuel Macron, en soit loué, la justice en a décidé autrement. Et dans son immense sagesse, la cour de Justice de la République, tel Salomon arbitrant entre les deux mères qui réclamaient chacune la maternité d’un même enfant, a rendu un jugement que d’aucuns estimeront contradictoire, et les autres, équilibré, comme on le dit volontiers au sommet de l’état.

Le signal-prix

Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, a présenté hier le plan du gouvernement pour la lutte contre le tabagisme, qui se donne pour objectif de faire baisser significativement la consommation d’ici à 2027, pour parvenir à se débarrasser du tabac dès 2032. Un programme ambitieux, qui repose sur deux leviers. Le premier, avec lequel on ne peut qu’être d’accord, consiste à augmenter les zones sans tabac, un mouvement déjà amorcé, et plutôt bien toléré par les fumeurs eux-mêmes, dont la plupart aimeraient bien s’arrêter, sans pouvoir y parvenir. L’interdiction des « puffs » destinées aux plus jeunes et risquant de les encourager dans la voie du tabagisme va dans le même sens.

Partout et nulle part

Un homme de 55 ans a été tué dimanche dernier à Dijon, alors qu’il dormait tranquillement chez lui dans son lit. Il a été atteint par une balle perdue au cours d’une fusillade qui s’est déroulée au bas de son immeuble, un emplacement connu des services de police comme un point de deal. Il s’agirait donc d’un « règlement de comptes » comme on disait dans l’immédiat après-guerre, et qu’on aurait tendance à désigner comme une lutte pour le contrôle du trafic de stupéfiants, de nos jours. On constate en effet un développement exponentiel de cette économie parallèle, qui touche bien au-delà des quartiers dits sensibles des grandes métropoles.

Le retour du refoulé

J’emprunte ce titre à ce bon vieux Sigmund, qui désignait ainsi l’irruption inattendue de processus inconscients que l’on avait tenté en vain de se cacher à soi-même et aux autres. La comparaison a ses limites, car je l’applique ici au retour de Jérôme Cahuzac, ancien ministre du budget condamné pour fraude fiscale, et qui n’a cessé de mentir, tout à fait consciemment, pour dissimuler ses turpitudes, échapper aux sanctions qu’il encourait, et qui ont fini par le rattraper. Il a été condamné en 2016 à trois ans de prison ferme et à cinq ans d’inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. En appel, sa peine sera portée à deux ans ferme et deux avec sursis, avec un aménagement sous bracelet électronique.