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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 29 septembre 2014 10:15
- Écrit par Claude Séné
Les élections sénatoriales ont eu lieu ce dimanche dans la plus grande discrétion. Et pour cause. Elles sont la survivance d’un scrutin censitaire, puisque seuls les grands électeurs sont appelés à renouveler la moitié des 348 sénateurs pour un mandat de 6 ans. Leur résultat est donc plus ou moins attendu, en fonction de la couleur des municipales précédentes. Tous les observateurs avaient prédit une Bérézina pour la gauche, déjà battue aux élections locales de mars dernier.
Le verdict des urnes est tombé : le Sénat, après une parenthèse de trois ans, bascule à nouveau à droite, comme prévu, mais le désastre annoncé n’a pas eu lieu. L’UMP aura besoin du centre pour avoir la majorité et la gauche sauve une partie des meubles. Pour reprendre la chanson de Jacques Brel dont j’ai emprunté le titre, « Ce n´fut pas Waterloo, mais ce n´fut pas Arcole ». Finalement, ce fut peut-être bien une Bérézina, une bataille totalement méconnue, assimilée à tort à une défaite historique de Napoléon. Dans l’imagerie d’Épinal, on a vu les cavaliers de la Grande Armée se noyer dans le fleuve dont la glace ployait sous leur poids, cependant que les fantassins essayaient de passer sur des ponts de fortune, soumis au feu roulant des armées russes qui les harcelaient. En réalité, la Bérézina n’était pas gelée, et les pontonniers hollandais ont permis à l’armée de Napoléon d’éviter l’anéantissement en franchissant le fleuve en novembre 1812. Il s’agit donc d’une victoire militaire, mais elle reste associée à la retraite de Russie, et a été payée de nombreux morts et prisonniers.
En pratique, le Sénat n’ayant pas le dernier mot dans l’élaboration des lois, peu de choses devraient changer dans l’immédiat. Plus préoccupant, cette nouvelle défaite fait mal augurer des prochaines échéances électorales qui se profilent en 2015 : les cantonales prévues en mars et les régionales, finalement découplées des départementales, dont la date pourrait être fixée à décembre. Depuis les présidentielles de 2012, les élections se suivent et se ressemblent, et rien ne permet dans l’immédiat d’envisager une inversion de cette courbe-là non plus.
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bises