On se lève tous pour Muriel

C’est le journal communiste l’Humanité qui a levé le lièvre. Muriel Pénicaud, ministre du travail, déjà empêtrée dans l’affaire Business France qui avait commandité la venue d’Emmanuel Macron à Las Vegas sans appel d’offres, a bénéficié d’une plus-value de plus d’un million d’euros quand elle travaillait pour le groupe Danone. Si l’opération semble légale, elle apparait très contestable sur le plan moral, dont la majorité macroniste se gargarise en théorie sinon en pratique. Après le cas Ferrand, démissionné pour ses activités juteuses au sein des Mutuelles de Bretagne, cela fait plutôt mauvais effet.

Confiance ou moralisation ?

Les mots ont un sens. Ce n’est pas un hasard si la loi promise à François Bayrou par Emmanuel Macron pour s’assurer de son soutien à l’élection présidentielle devait s’appeler loi de moralisation de la vie publique et qu’elle s’est transformée en loi rétablissant la confiance dans l’action publique. De là à suggérer que la morale est un objectif inatteignable, il n’y a qu’un pas. C’est d’autant plus regrettable que la confiance ne se décrète pas, elle se mérite. Et cette ambition ne semble pas se rapprocher au vu des débats qui ont commencé dans les deux assemblées.

La lézarde

Au début, on ne la voit pas, ou si peu. Le bâtiment a l’air on ne peut plus solide, taillé à chaux et à sable, destiné à durer quasi éternellement. Puis la fente s’élargit, la fissure devient crevasse, mettant en péril la solidité de l’édifice. La lézarde révèle ainsi en général un défaut dans la conception de l’ouvrage, une fragilité dans les fondations ou un terrain insuffisamment stabilisé sur lequel a été édifiée la construction. Il y a encore très peu, la maison Macron paraissait indestructible. Le propriétaire y disposait de toutes les commodités et rien ne semblait pouvoir le menacer.

Le chroniqueur et le fabuliste

Connaissez-vous Jean-Pierre Claris de Florian ? Peut-être pas, car ce fabuliste du 18e siècle a souffert de la comparaison avec son illustre prédécesseur, Jean de La Fontaine, qui avait pourtant pillé allègrement Ésope pour alimenter son œuvre aussi brillante qu’abondante. Nous lui devons cependant quelques monuments de la sagesse populaire au travers de morales devenues proverbiales, telles que : « pour vivre heureux, vivons cachés » ou « chacun son métier, les vaches seront bien gardées ». C’est lui également qui est l’auteur d’une fable très connue, « l’aveugle et le paralytique ».