Au bon beurre

Les ralliements à Emmanuel Macron se succèdent selon un planning apparemment préparé, savamment étudié pour ne pas donner l’impression de provenir exclusivement de la droite ou de la gauche, ce qui ruinerait la stratégie visant à ratisser le plus large possible. Après avoir accueilli d’anciennes « gloires » issues des rangs de la droite, comme Dominique Perben, ancien garde des Sceaux, ou Alain Madelin, qualifiés immédiatement de « has been » par leurs anciens amis, la maison En marche a fait une bonne place à des ministres issus du gouvernement, officiellement de gauche.

Délit de solidarité

Il n’existe pas, ou pas encore, de délit de solidarité à l’égard de ses contemporains en difficulté. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer, comme on peut s’en rendre compte dans les « points chauds » du parcours de la misère venue de l’étranger, ou née dans notre beau pays, la France. Fort heureusement, nous sommes dans un état de droit, et il arrive que la justice joue réellement son rôle et fasse honneur à son nom, qui parfois n’est qu’un idéal inatteignable. C’est le cas aujourd’hui à Lille, où le tribunal administratif a annulé un arrêté municipal interdisant la distribution de repas aux migrants dans la commune de Calais.

La manie des classements

Pour la 24e année consécutive, le ministère de l’Éducation publie le classement des lycées en fonction de la réussite au baccalauréat. Il est permis de s’interroger sur la pertinence de cette diffusion puisque la plupart des établissements bien notés se situent tout naturellement dans les quartiers favorisés et ceux qui sont à la traîne dans les quartiers dits « difficiles ». À supposer que ces indicateurs soient fiables et que l’on puisse leur accorder une valeur prédictive, ils aboutiraient à renforcer le choix naturel des parents vers des lycées supposés plus prestigieux, un souhait le plus souvent impossible à réaliser.

On a gagné !

Mais ils n’ont pas perdu. Comme après une soirée de résultats d’élections, chacun des candidats ayant participé au débat de TF1 peut se targuer d’avoir tiré son épingle du jeu. En particulier, le simple fait d’avoir pu apparaitre à égalité avec les autres concurrents est une sorte de victoire pour deux d’entre eux. Hier soir, Marine Le Pen et François Fillon étaient des candidats « normaux », alors que le second est déjà mis en examen et que la première devrait l’être pour des détournements d’emplois au service de son propre parti.