Autopsie d’une démission

Si l’on s’en tient aux apparences, Emmanuel Macron est sorti vainqueur de la confrontation qui l’a opposé au chef d’état-major des armées, le général de Villiers, puisque celui-ci a démissionné de son poste après avoir été sévèrement recadré par le chef de l’état. Cette « victoire » est un trompe-l’œil, car le président sort considérablement affaibli de cette passe d’armes. Lui qui avait multiplié les symboles rappelant son rang de chef des armées depuis sa prise de fonction, recourant à des véhicules militaires aussi souvent que possible, a vu son autorité contestée et a été contraint de la rappeler, alors qu’elle devrait aller de soi.

Haute couture

Depuis son accession au pouvoir, Emmanuel Macron a développé une tendance déjà visible pendant la campagne électorale, celle de son aptitude à travailler le flou. Le président s’applique à lancer des idées suffisamment vagues pour ne pas en faire, justement, des vagues, tout en lui permettant, le moment venu, de s’en servir pour faire passer des pilules plutôt amères. À l’instar des vêtements « déstructurés », son projet de code du travail, pour ne citer que lui, s’efforce de rester dans un flou artistique digne du style du photographe controversé David Hamilton.

Mégot

Dans la série, l’eau, ça mouille, et le feu, ça brûle, les médias en mal d’actualités pendant l’été se sont rabattus sur les « marronniers » traditionnels de la période estivale. Une fois épuisées les joies du Tour de France cycliste et du défilé du 14 juillet, place aux feux de forêt et aux incendies, grands pourvoyeurs d’images spectaculaires et de déclarations émouvantes des sinistrés. Comme pour chaque catastrophe naturelle, il se trouve toujours un ancien pour affirmer qu’il n’a jamais vu ça, en tout cas, pas à ce point.

Le complexe de Bambi

Depuis Sigmund Freud et son célèbre complexe d’Œdipe, si souvent invoqué et parfois à tort et à travers, on n’est jamais si content que lorsque l’on peut poser un mot, un symbole, pour expliquer un comportement humain. J’ai donc décidé d’apporter ma modeste contribution à cette vaste entreprise de compréhension de l’esprit et des attitudes de nos contemporains, en particulier ceux qui nous gouvernent. Il me semble que le comportement actuel de notre président est régi par ce que j’appellerai le complexe de Bambi.