Migrants : Macron est arrivé !

Sans s’presser, le grand Macron, le beau Macron, avec son ch’val et son grand chapeau… ah ! zut, je confonds toujours avec Goldorak ou la mère Denis, comme Coluche. Quoi qu’il en soit, dès qu’il aura fini de guérir les écrouelles et de marcher sur l’eau, le président va régler définitivement le problème des migrants. Il nous l’a annoncé solennellement, il ne veut plus « d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois ». Il veut partout des hébergements d’urgence. Sauf à Calais.

L’idiot utile

Il faut vraiment en tenir une sacrée couche, comme on dit vulgairement, pour aller faire le coup de poing sur une personnalité politique, une femme de surcroit, sous prétexte que l’on serait en désaccord avec ses idées. Tout ce que l’on sait de l’agresseur de Laurianne Rossi sur le marché de Bagneux hier, c’est ce qu’elle en dit elle-même. Un homme d‘une cinquantaine d’années, pas particulièrement agressif au départ, et mécontent de la politique du gouvernement actuel que soutient la députée de la République en marche.

Fâchons-nous !

Par cette injonction, je vous invite à faire un petit voyage vers la colère, cette autre émotion de base connue de tous les humains.

C’est une émotion secondaire déclenchée par la peur ou la tristesse. Elle traduit une insatisfaction, avec les nuances qui vont de l’indignation à l’exaspération en passant par le mécontentement, la rage, la hargne. Chaque fois, il y a frustration provoquée par le décalage de la réalité telle qu’elle est, de celle que l’on voudrait. Elle nous indique qu’une limite a été franchie, on a dépassé l’envahissement de nos frontières, on se sent agressé, floué, derrière la colère se cache toujours une part de notre vulnérabilité. Elle masque un besoin de reconnaissance et d’affirmation de soi.

Vous avez dit nationalisation ?

Oui. Enfin, non. Bon, techniquement, peut-être. En annonçant que l’état français allait faire jouer son droit de préemption sur les Chantiers navals de Saint-Nazaire, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a en effet acté une appropriation du moyen de production, et par conséquent une nationalisation de fait. Mais il s’est empressé de préciser que ce rachat n’était que provisoire et que l’état revendrait ses parts dès que possible. Il illustre ainsi une fois encore la politique du « et en même temps » qui permet à Emmanuel Macron de défendre tout et son contraire.