Silences radio

Contrairement à certaines apparences, François Hollande est toujours le président en exercice jusqu’à la fin de son mandat et la prise de fonction de son successeur, à l’issue des élections présidentielles. Nous n’avons cependant pas entendu le son de sa voix concernant la situation en Guyane, qui est pourtant un département français et devrait à ce titre bénéficier de la même attention que n’importe quelle région métropolitaine. Que l’on se rassure, François Hollande n’est pas atteint d’une quelconque extinction de voix, et il ne s’est pas privé de réagir à l’actualité internationale quand la situation l’exigeait.

C’est à juste titre que le Président français a condamné l’attentat perpétré dans le métro de Saint-Pétersbourg attribué à la mouvance du terrorisme islamiste, ainsi que la probable attaque chimique du régime de Bachar El-Asad contre la population civile en Syrie. On s’étonnera donc qu’il n’ait pas jugé utile de donner son sentiment sur les revendications des Guyanais, même s’il avait décidé de déléguer la mise en œuvre des négociations aux ministres concernés. Si les excuses présentées par Érica Bareigts au nom de la France pour son absence de politique de développement depuis de trop nombreuses années l’avaient été par le président en personne, leur portée symbolique en aurait été grandement accrue. Après Singapour, un dernier déplacement à Cayenne n’aurait pas été malvenu pour terminer sur une note positive. Et quand on n’a pas balancé pour offrir des dizaines de milliards pour relancer les entreprises, dont certaines ne paient même pas d’impôts en guise de remerciement, on ne mégote pas sur des crédits autrement plus utiles socialement.

François Hollande aurait pu être grandement aidé dans le traitement de ce conflit social de grande ampleur par l’enfant du pays, qui conserve en métropole une autorité morale auprès d’une grande partie de la population, à l’exception notable des catholiques intégristes. Malheureusement, Christiane Taubira a été presque inaudible sur un sujet qui la concerne pourtant au premier chef. Dans un premier temps, elle a critiqué l’apparence vestimentaire des 500 frères, à qui elle reproche le port de la cagoule. Elle a fait du retrait de cet accessoire un préalable à toute discussion, ce qui n’est visiblement pas à la hauteur de la situation. Elle a certes listé les problèmes dont souffre actuellement la Guyane en indiquant son souhait de voir l’état y remédier, mais s’est refusée à critiquer le Premier ministre ou le gouvernement. Pour elle, ce ne serait pas une question de chiffres, mais de priorités. L’un n’empêche pas l’autre. Dans un monde même pas idéal, mais juste un peu meilleur, on aurait vu une délégation présidentielle, escortée de l’ambassadrice de la cause guyanaise, faire une démarche solennelle pour montrer la détermination de la France à répondre aux aspirations de tous ses ressortissants. Mais, chut !

Commentaires  

#2 poucette 05-04-2017 15:54
plus déçue par Taubiras que par Hollande
dont je n'attendais rien....poucette
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#1 Jacotte massé 05-04-2017 11:17
jusqu'au bout il nous aura décus
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